RECHERCHE DU CAPOT DEMANDE A COUP SÛR
Il y a trois conditions pour qu’un capot demandé soit réalisés dans 100% des cas contre toutes distributions et toutes défenses :
• il faut être sûr que les adversaires ne feront pas de plis à l’atout (maîtrise de l’atout par l’équipe)
• il faut compter 8 plis potentiels pour l’équipe
• il faut être sûr de pouvoir réaliser les plis potentiels de l’équipe.
Les conditions sont examinées l’une après l’autre, à chaque fois que l’ouvreur reçoit un soutien qui promet l’atout type (ce type de soutien implique aussi la présence d’au moins un As non atout).
Si les trois conditions sont remplies :
• et s’il y a 8 plis potentiels, l’ouvreur demande le capot
• ou s’il y a 6 ou 7 plis, l’ouvreur relance de 10 pour demander de plis supplémentaires.
En cas de relance + 10, le partenaire doit indiquer les plis en plus de ce qu’il a promis (indépendamment de l’excédent de force en points qu’il pourrait avoir) :
• avec 0 pli, le partenaire doit passer
• avec 1 pli supplémentaire, il ajoute 10
• avec 2 plis ou davantage, il ajoute 20.
S’il y a 8 plis potentiels au total, l’ouvreur demande le capot sinon il passe.
Si une des conditions n’était pas totalement remplie et si l’ouvreur décidait de demander le capot, il ne s’agirait plus de capots sûrs mais de capots plus ou moins probables. Seul l’ouvreur est en mesure de déterminer si le capot non sûr mérite d’être demandé en se basant sur son jeu réel et sur ce que promet le soutien de son partenaire. Cela fera l’objet d’un autre chapitre.
EXAMEN DES TROIS CONDITIONS DE CAPOT SÛR
Première condition : Etre sûr qu’il n’y aura pas de pli atout adverse.
Il faut l’atout type à l’ouverture et l’atout type en soutien. Ces conditions sont nécessaires mais pas suffisantes car il faut en plus pouvoir jouer atout avant qu’un adversaire ne fasse un pli en coupant.
Ce point a été développé dans le chapitre sur la maîtrise de l’atout.
Si cette condition n’est pas totalement remplie, le capot ne sera pas sûr à 100% mais seulement probable à 99% ou 95% ou moins selon le risque qui sera pris par l’ouvreur.
Deuxième condition : Avoir au moins 8 plis potentiels pour l’équipe.
Si la première condition est remplie, l’ouvreur peut compter les plis potentiels de l’équipe en se basant sur sa main et le soutien promis par le partenaire.
Le nombre de plis potentiels de l’équipe est égal :
• au nombre d’atout de l’ouvreur qui a la main la plus longue en atout,
• plus le nombre d’As de l’ouvreur,
• plus les cartes qui collent à un As de l’ouvreur (As, 10 = + 1 pli ; A, 10, R = + 2 plis …),
• plus le nombre d’As promis par le soutien.
Quand l’équipe possède les 3 As l’ouvreur peut déduire la couleur des As en face et donc ajouter ses 10 2ème si l’As est connu en face.
Il faut trouver 6 plis minimum pour pouvoir continuer la démarche et examiner la 3ème condition.
Exemple 1 : Sud ouvre 80 P avec le jeu ci-dessous
Pique : PR, P9, P8, P7
Cœur : C10, C7
Carreau : KA, K10
Trèfle : ---
Nord soutien +30 qui promet 14 ou 20 2ème + 1 As.
Sud ayant 14 4ème comprend 20 2ème chez Nord ce qui donne :
• 4 plis à l’atout (main longue du preneur)
• 1 As chez Sud (KA)
• 1 pli à côté de l’As de Sud (K10)
• 1 As promis chez Nord
• 0 pli de 10 2ème car la couleur de l’As de Nord n’est pas connu (C ou T)
Sud compte 7 plis au total, il pourra examiner la 3ème condition.
Exemple 2 : Sud ouvre 80 P avec le jeu ci-dessous
Pique : PR, P9, P8, P7
Cœur : C10
Carreau : KA, KR, K10
Trèfle : ---
Nord soutien +30 qui promet 14 ou 20 2ème + 1 As.
Sud ayant 14 4ème comprend 20 2ème chez Nord ce qui donne :
• 4 plis à l’atout
• 1 As chez Sud (KA)
• 2 plis à côté de l’as de Sud (K10 et KR à côté KA)
• 1 As promis chez Nord
• 0 pli de 10 2ème.
Sud compte 8 plis au total, il pourra examiner la 3ème condition.
Exemple 3 : Sud ouvre 80 P avec le jeu ci-dessous
Pique : PR, PD, P9, P8
Cœur : C10, C7
Carreau : KA, K7
Trèfle : ---
Nord soutien +40 qui promet 14 ou 20 2ème + 2 As.
Sud ayant 14 4ème comprend 20 2ème chez Nord ce qui donne :
• 4 plis à l’atout
• 1 As chez Sud
• 0 plis à côté de l’As de Sud
• 2 As promis chez Nord
L’équipe possède les 3 As, Sud possède KA. Il déduit que les 2 As de Nord sont C et T et donc qu’il fera un pli avec sont 10 2ème à C (l’As étant en face).
• 1 pli de 10 2ème.
Sud compte 8 plis au total, il pourra examiner la 3ème condition.
Avant de relancer de 10 (avec 6 ou 7 plis potentiels) ou demander le capot (avec 8 plis potentiels), il faut vérifier que le 3ème condition est remplie.
Troisième condition : Etre sûr de pouvoir réaliser les plis potentiels de l’équipe.
Quand la 1ère condition est remplie, éliminer les atouts adverses ne pose aucun problème.
Il faudra 2 tours d’atouts si l’équipe possède 34 6ème et il faudra 3 tours avec 45 5ème.
Il faudra ensuite que chaque joueur ait la main pour réaliser ses plis non atouts.
L’OUVREUR n’aura jamais de problème pour réaliser ses plis non atouts, soit il sera en main après l’élimination des atouts adverses ou soit il pourra reprendre la main en coupant (puisque c’est lui qui possède la main longue à l’atout).
Le PARTENAIRE de l’ouvreur n’aura pas de problème quand il sera en main au moment de l’élimination des atouts adverses mais il y aura un problème de reprise de main si c’est l’ouvreur qui est en main à ce moment là.
1- Examen des cas où le PARTENAIRE EST EN MAIN à l’élimination des atouts adverses
Ouvertures de type 1 :
Il faut dans la très grande majorité des cas, jouer 2 tours d’atout, pour être sûr d’éliminer les atouts adverses :
Quand le partenaire promet 14 2ème, il n’y a pas de problème de main qui sera toujours chez le partenaire :
• si le partenaire a l’entame : il joue petit vers le 20 de l’ouvreur qui rejoue vers le 14 du partenaire,
• si l’ouvreur à l’entame : il joue le 20 puis petit atout vers 14 du partenaire.
Quand le partenaire possède 20 2ème, il y a un problème dans un cas sur deux :
• si le partenaire à l’entame : il joue le petit atout vers le 14 et retour vers le 20 du partenaire donc pas de problème de main (il ne joue pas son 20 car il connaît le 14 en face).
Très important : Dès l’instant où l’ouvreur relance de 10 pour rechercher le capot demandé, il doit avoir obligatoirement l’atout type soit le 14 4ème mini dans ce cas. Le partenaire ne doit donc pas jouer son 20 en premier mais il doit jouer un petit atout vers le 14 du preneur. Le 2ème tour d’atout donne la main au partenaire.
• si l’ouvreur a l’entame : il n’a pas le choix et doit jouer petit atout vers le 20 du partenaire et le retour vers 14 redonne la main à l’ouvreur donc la main sera au mauvais endroit.
On constate que dans le cas des ouvertures 80 et 120 (type 1), il y aura un problème de main 1 fois sur 4 quand le partenaire aura le 20 2ème avec la main chez l’ouvreur.
Cas particulier prévisible par l’ouvreur où un seul tour d’atout suffit :
Si l’ouvreur possède le 14 5ème par la belote, il joue la dame de la belote en premier pour indiquer un nombre impair d’atouts (3 ou 5) et comme l’ouvreur doit au moins avoir au moins 4 atouts (l’atout type), le partenaire va comprendre 5 atouts chez l’ouvreur. Dans ce cas, il prend du 20 et ne rejoue pas atout puisque le seul atout adverse est tombé, il fait de suite ses plis non atouts sans risque de se faire couper.
Cas particulier non prévisibles par l’ouvreur, où un seul tour d’atout suffit :
Si 4 atouts tombent sur le 1er tour, les 2 atouts adverses sont éliminés au 1er tour, de même si le partenaire possède le 20 3ème, le 1er tour d’atout va éliminer l’unique atout adverse. Dans ces cas le partenaire prend du 20 et n’est pas obligé de rejouer atout, il fait de suite ses plis non atouts sans risque de se faire couper.
Cependant, ces cas ne sont pas prévisibles par l’ouvreur, ils ne sont pas considérés pour les capots sûrs.
Pour les ouvertures 140 ou 180 qui sont aussi de type 1, il n’y aura jamais de problème car la présence du 20 au moins 4ème est impérative chez l’ouvreur donc le partenaire aura toujours le 14 2ème et ne sera jamais le cas défavorable du 20 2ème chez lui.
Ouvertures de types 2, 3 et 4
Le partenaire ne sera jamais en main après 1 ou 2 tours d’atout donc il y aura toujours le problème de mise en main du partenaire par l’ouvreur.
On voit déjà à ce stade que les ouvertures de type 1 sont de loin les plus favorables au capot demandé à coup sûr.
2- Examen des cas où le PARTENAIRE MIS EN MAIN à coup sûr par l’ouvreur
Quand l’équipe a les 3 As
L’ouvreur peut déduire la couleur du ou des As du partenaire et s’il possède une carte dans un des As connu, il est sûr de pouvoir donner la main à son partenaire.
Pour les 4 types d’ouverture, c’est le seul moyen pour l’ouvreur d’avoir la certitude de mettre en main le partenaire après deux tours pour éliminer les atouts adverses.
Si l’équipe n’a pas le 3 As, l’ouvreur n’a aucun moyen de connaître la couleur d’un as du partenaire donc il n’est jamais sûr de pouvoir donner la main au partenaire.
Pour les ouvertures de types 2, 3 et 4, il y a la possibilité de l’option « Couleur des As » qui permet, quand on a 2 As en soutien, d’indiquer la couleur soit de 1 As sur deux soit des 2 As.
Nota : Pour les capots sûrs, on ne considère pas les possibilités aléatoires de donner la main suite à un appel du partenaire.
Si les conditions ne sont pas réunies, l’ouvreur peut soit bonifier soit tenter de demander un capot non sûr.
Si les trois conditions sont réunies :
- Avec au moins 8 plis potentiels, l’ouvreur demande le capot.
- Avec 6 ou 7 plis potentiels, l’ouvreur fait une relance de 10 pour savoir si le partenaire possède 1 ou 2 plis sûrs en plus de ceux promis :
• avec 0 pli supplémentaire le partenaire passe
• avec 1 pli, il ajoute 10
• à partir de 2 plis, il ajoute 20 (il n’ajoute jamais plus que 20 points).
Si la réponse du partenaire donne 8 plis, l’ouvreur demande le capot sinon il passe.
EXEMPLES RECHERCHE DE CAPOT DEMANDE A COUP SÛRS
Ouest donneur
Exemple 1
SUD
Pique : P10, P9, P8, P7
Cœur : C10
Carreau : KA, KR, K10
Trèfle : ---
NORD
Pique : PD, PV
Cœur : ---
Carreau : K9, K8, K7
Trèfle : TA, T10
Sud ouvre 80P, Nord soutient 110P, Sud relance 180P
Nord promet 20 2ème + 1 As avec le soutien + 30
1- Sud est en main, il est sûr de faire tomber les atouts adverses.
2- Sud compte 8 plis potentiels.
3- Sud n’est pas sûr de pouvoir donner la main à Nord.
Le capot n’est pas sûr.
Le capot est possible mais Sud choisit de bonifier le contrat, il perdra au maximum 1 pli, il compte 130 faits + 50 d’annonce et monte à 180.
Nota : Quand le capot n’est pas sûr, il ne faut pas le demander cela permet ensuite de jouer basique et de souvent le réaliser. En forçant la demande de capot cela oblige à « finasser » pour le réaliser et souvent il chute.
Exemple 2
SUD
Pique : PV, P10, P8, P7
Cœur : C10
Carreau : KA, KR, K10
Trèfle : ---
NORD
Pique : PD, P9
Cœur : ---
Carreau : K9, K8, K7
Trèfle : TA, TR, T10
Sud ouvre 80P, Nord soutient 110P, Sud relance 250P
Nord promet 14 2ème + 1 As et Sud compte 8 plis potentiels.
1- Sud est en main, il est sûr de faire tomber les atouts adverses.
2- Sud compte 8 plis potentiels.
3- Nord sera en main après le 2ème tout d’atout.
Le capot est sûr, Sud demande 250.
Jeu de la carte
Sud joue le 20 puis rejoue pour donner la main au 14 de Nord.
Même si 4 atouts tombent au 1er tour (ce qui élimine les atouts adverses) Sud rejoue pour donner la main.
Nord joue TA et Sud défausse C10.
Nord continue maître (jeu basique), Sud coupe et termine les plis.
Exemple 3
SUD
Pique : PV, P10, P8, P7
Cœur : CR, C10
Carreau : KA, K10
Trèfle : ---
NORD
Pique : PD, P9
Cœur : CD
Carreau : K9, K8, K7
Trèfle : TA, T10
Sud ouvre 80P, Nord soutient 110P,
Sud relance 120P (+10), Nord relance 130P (+ 10 soit de plus, T10)
Sud demande le capot.
Nord promet 14 2ème + 1 As (+ 30)
1- Sud est en main, il est sûr de faire tomber les atouts adverses.
2- Sud compte 7 plis potentiels.
3- Nord sera en main après le 2ème tout d’atout donc pas de problème de mise en main.
Sud relance de 10 pour demander les plis en plus de ceux promis
Nord ajoute 10 pour le T10 à côté de TA
Le capot est sûr, Sud demande 250
Jeu de la carte
Sud joue le 20 puis rejoue atout vers le 14, Nord est en main
Nord joue TA et Sud défausse C10.
Nord joue T10 et Sud défausse CR
Nord joue K9 ou CD et Sud termine.
Aucun problème pour faire 8 plis.
Exemple 4
SUD
Pique : P10, P9, P8, P7
Cœur : C10, C7
Carreau : KA, K7
Trèfle : ---
NORD
Pique : PD, PV
Cœur : CA
Carreau : K9, K8, K7
Trèfle : TA, T8
Sud ouvre 80P, Nord soutient 120P,
Sud demande le capot.
Nord promet 20 2ème + 2 As (+ 40)
1- Sud est en main, il est sûr de faire tomber les atouts adverses.
2- Sud compte 8 plis potentiels, 4 atouts, 3 As et 10 2ème C (plis sûr car CA est connu en face)
3- Sud sera en main après 2 tours d’atout mais l’équipe a 3 As, Sud déduit CA et TA chez Nord, il a du cœur pour donner la main.
Jeu de la carte
Sud joue P7 et Nord met P9, Nord rejoue PD vers PV de Sud
Sud joue C7 et Nord CA
Nord joue TA et Sud défausse K7
Nord Sud joue T8, Sud coupe et fait le reste.
Exemple 5
SUD
Pique : PR, PD, P9, P8, P7
Cœur : C10
Carreau : KA, KD
Trèfle : ---
NORD
Pique : PV, P10
Cœur : ---
Carreau : K9, K8, K7
Trèfle : TA, T10, T7
Sud ouvre 80P, Nord soutient 110P,
Sud relance 120P (+10), Nord relance 130P (+ 10)
Sud demande le capot.
Nord promet 20 2ème + 1 As (+ 30)
1- Sud est en main, il est sûr de faire tomber les atouts adverses.
2- Sud compte 7 plis potentiels, 5 atouts, 2 As.
3- Sud sera en main après le 2ème tour d’atout mais l’ouvreur possède 14 + belote 5ème et en jouant D de la belote en premier Nord comprendra 5 atout donc 1 tour d’atout suffit Nord garde la main (ne rejoue pas le 2ème tour d’atout inutile).
Etant sûr que la main sera au bon endroit, Sud relance de 10.
Nord indique 1 pli en plus (10 à côté de l’As).
Sud demande 250 + belote (on peut ajouter + 20 de tierce)
Jeu de la carte
Sud joue PD qui indique 5 atouts et Nord met PV
Nord ne rejoue pas atout car les atouts adverses sont épuisés.
Nord joue TA, Sud défausse C10
Nord joue T10, Sud défausse KD
Ensuite Sud reprend la main soit à K soit par une coupe T
Sud coupe et fait le reste.
Nous avons donné quelques exemples de capots demandés à coup sûr :
• ceux où les adversaires ne font pas de plis à l’atout
• ceux où on est certain de réaliser tous les plis potentiels de l’équipe.
• ceux qu’on peut surcontrer en cas de contre.
Les capots demandés sans satisfaire les 3 conditions seront plus ou moins probables.
Ce sont de capots demandés qu’on ne surcontre pas.
mercredi 31 juillet 2013
mardi 30 juillet 2013
9- Capots demandés non sûrs
DEMANDE DE CAPOT NON SÛR
On a vu qu’il y a trois conditions pour que le capot demandé soit sûr à 100% :
• être certain que les adversaires ne feront pas de plis à l’atout
• compter 8 plis potentiels pour l’équipe
• être sûr de pouvoir réaliser les plis potentiels de l’équipe.
Si les trois conditions ne sont pas parfaitement remplies, le capot demandé ne sera pas sûr à 100%.
Le capot sera plus ou moins probable selon la prise de risque décidée par l’ouvreur.
Première condition non remplie : L’adversaire a une chance de faire un pli à l’atout.
Exemple 1 : Pique : PA, PV, P9, P7 / Cœur : CA, CR, C10 / Carreau : KA / Trèfle : ---
L’ouvreur a la main et pourra entamer atout.
La condition 1 n’est pas totalement remplie car un adversaire fera un pli si le 10 d’atout est 4ème.
La condition 2 est remplie (si le 10 d’atout n’est pas 4ème).
La condition 3 est remplie. Il n’y a pas de problème de main à donner au partenaire.
L’ouvreur choisit de négliger le risque du 10 4ème d’atout dans une même main.
Ce risque est généralement considéré comme acceptable car la probabilité de 10 4ème est de l’ordre du 1%.
L’ouvreur demande le capot à pique qui est sûr à 99% environ donc non sûr à 100%.
Exemple 2 : Pique : PR, PV, P9, P 8, P7 / Cœur : CA, C10 / Carreau : KA / Trèfle : ---
L’ouvreur a la main et pourra entamer atout.
La condition 1 n’est pas totalement remplie car un adversaire fera un pli si le 11 est 3ème.
Les deux autres conditions sont remplies (si le 11 n’est pas 3ème).
L’ouvreur choisit de négliger le risque du 11 3ème dans une même main, ce risque est de l’ordre de 5%.
L’ouvreur demande le capot à pique qui est sûr à 95%.
Exemple 3 : Pique : PD, P9, P8, P7 / Cœur : CA, C10 / Carreau : KA / Trèfle : TV
Un adversaire a la main.
L’ouvreur parle 80P.
Le partenaire soutient 110P ce qui promet 20 2ème + 1 As et comme l’ouvreur a 2 As, l’équipe possède les 3 As non atouts.
Les adversaires passent.
La condition 1 n’est pas totalement remplie car c’est un adversaire qui a la main.
Comme l’équipe possède les 3 As elle pourra prendre la main au 1er pli non atout et pourra ensuite jouer atout.
La condition 1 est remplie si un adversaire ne fait pas le 1er pli en coupant.
La condition 2 est remplie car l’équipe a 8 plis potentiels.
La condition 3 est remplie car les plis potentiels seront réalisés :
• si c’est le partenaire qui prend la main avec l’as de trèfle il joue le 20 puis rejoue atout et les 8 plis sont faits.
• Si l’ouvreur prend la main à cœur ou carreau, il joue 2 tours d’atout puis joue trèfle pour l’as connu chez le partenaire.
Le seul risque est donc une coupe du 1er pli par un adversaire.
Le capot est très probable mais pas sûr.
Exemple 4 : Pique : PD, P9, P8, P7 / Cœur : CA, C10 / Carreau : KA, KV / Trèfle : ---
Un adversaire a la main.
Il s’agit du même jeu que dans l’exemple 3 mais l’ouvreur possède KV au lieu de TV.
Tout se passe comme dans l’exemple précédent, ouverture 80P / soutien 110 P …
La condition 1 est remplie si on néglige le risque de la coupe de l’entame ce qui n’est pas sûr à 100%.
La condition 2 est remplie car l’équipe a 8 plis.
La condition 3 pose problème :
• si c’est le partenaire qui prend la main avec l’as de trèfle il n’y a pas de problème
• si l’ouvreur qui prend la main à cœur ou carreau, il se retrouve en main après 2 tours d’atout mais il n’a pas de trèfle pour joue vers l’as du partenaire.
Il y aura probablement la perte d’un pli à carreau.
Le capot est possible moins nettement moins probable que dans l’exemple 3.
Deuxième condition non remplie : L’équipe n’a pas les 8 plis potentiels
Exemple 5
Pique : PA, PV, P9, P 8, P7 / Cœur : CA, C10, C9 / Carreau : --- / Trèfle : ---
L’ouvreur a la main et pourra entamer atout.
La condition 1 est totalement remplie avec 45 5ème.
La condition 2 n’est pas remplie car il n’y a que 7 plis mais il y a un 8ème pli possible à cœur si le roi n’est pas 3ème.
Si l’ouvreur dit 110P et que le partenaire soutient 120P ou 130P pour indiquer 1 ou 2 As, il y aura 8 plis potentiels (au moins) et la condition 2 sera remplie mais la condition 3 n’a aucune chance d’être remplie car l’ouvreur est bicolore et ne pourra jamais donner la main au partenaire pour faire son pli potentiel.
Dans ce cas, soit l’ouvreur ouvre 110P puis il passe même si le partenaire soutient 120P ou 130P soit il décide de négliger le risque du roi 3ème à cœur (risque de l’ordre de 5%) et compte 8 plis dans sa main.
L’ouvreur demande le capot à pique qui est sûr à 95% (sûr sauf roi 3ème à cœur)
Exemple 6
Pique : PD, PV, P9, P 8, P7 / Cœur : CA, C10, C9 / Carreau : --- / Trèfle : ---
C’est le même jeu que l’exemple 5 sauf que l’ouvreur a le 34 5ème au lieu de 45 5ème ce qui ajoute a le risque du 11 3ème chez un même adversaire au risque du roi 3ème à cœur.
Dans cet exemple, les 2 premières conditions ne sont pas totalement remplies ce qui réduit les chances de réussite du capot demandé.
Troisième condition non totalement remplie
On suppose les deux premières conditions sont remplies.
En ce qui concerne la troisième condition, on ne considère pas les cas où elle est remplie à coup sûr :
• soit parce que le partenaire sera en main après l’élimination des atouts adverses
• soit parce que l’ouvreur est sûr de pouvoir donner la main dans un As connu du partenaire (l’équipe a les 3 As non atouts)
On ne considèrera que les cas ou l’ouvreur est en main après l’élimination des atouts adverses et qu’il n’est pas sûr à 100% de pouvoir donner la main au partenaire qui a promis 1 ou 2 As en soutien mais dont il ne connaît pas la couleur.
C’est l’exemple classique des ouvertures de type 2, 3 et 4 :
• l’ouvreur est quasiment toujours en main au moment où les atouts adverses sont éliminés,
• l’ouvreur peut facilement déterminer si l’équipe possède 8 plis potentiels dès le soutien du partenaire,
• le seul problème est de donner la main au partenaire qui a indiqué 1 ou 2 As en soutien.
Le principal moyen pour l’ouvreur de donner la main est de répondre à un appel ce qui signifie :
• que le partenaire a pu faire un appel
• que l’ouvreur a une carte dans la couleur appelée
Si le partenaire a promis deux As, il y a de bonne chance qu’il sera en mesure de faire un appel et s’il n’a promis qu’un seul As les possibilités diminuent.
Si le preneur est quadricolore il a le maximum de chance de pouvoir jouer dans le couleur d’un appel, s’il est tricolore les chances diminuent et elles sont les plus faibles s’il est bicolore.
Le capot demandé sera bien plus probable avec deux as en soutien et une main quadricolore qu’avec un seul As en soutien et une main bicolore.
L’ouvreur doit mesurer les chances qu’il aura de pouvoir donner la main en répondant à un appel avant de décider de demander le capot.
La réussite dépend aussi beaucoup de la qualité des appels.
DEFINITION DE L’APPEL (quand l’équipe a le contrat).
On appelle « DEFAUSSE » le fait de ne pas fournir la couleur demandée et de ne pas jouer atout (ne pas couper).
On est en « SITUATION D’APPEL » quand le preneur est maître au moment de la défausse et qu’il est évident que c’est lui qui va faire le pli et donc entamer le pli suivant.
Dans cette situation, la carte défaussée par le partenaire sera toujours considérée par le preneur comme un « APPEL », c'est-à-dire une indication de la couleur que la partenaire souhaite ou ne souhaite pas voir jouer au pli suivant.
Inversement si c’est un adversaire qui est maître et va faire le pli et donc entamer le pli suivant, ce n’est une situation d’appel et les défausses ne sont donc pas des appels.
Cas typique de situation d’appel :
• le preneur joue un atout maître dans le jeu (le 20 dans tous les cas, le 14 si le 20 est déjà tombé, le 10 si le 45 est tombé …) et le partenaire n’a pas d’atout, la défausse sera un appel.
• les adversaires n’ont plus d’atout et le preneur joue une carte hors atout qui est maître dans le jeu (un as non atout dans tous les cas, le 10 non atout si l’as est déjà tombé …), c’est une situation d’appel car il ne peut plus y avoir de coupe adverse (atouts éliminés) donc le partenaire fera le pli et entamera le pli suivant.
Il y a différents types d’appel :
DEFAUSSE D’UNE PETITE CARTE (7, 8, 9, V, D, R) en situation d’appel.
C’est l’appel conventionnel
• APPEL DIRECT : On défausse dans la couleur de l’As
Cet appel est largement suffisant.
• APPEL INDIRECT :
Dans les couleurs opposées à l’atout, on appelle indirect :
- Si l’atout est noir, la défausse cœur indique carreau et la défausse carreau indique cœur.
- Si l’atout est rouge, la défausse pique demande trèfle et la défausse trèfle demande pique.
Dans la couleur correspondant à l’atout, on fait l’appel direct :
- Si l’atout est pique, la défausse d’un trèfle demande trèfle (cela ne peut pas être pique puisque c’est l’atout).
- si l’atout est cœur, la défausse d’un carreau demande carreau (cela ne peut pas être cœur puisque c’est l’atout).
Cet appel apporte un petit avantage mais ce n’est pas déterminant.
Il existe aussi un appel « refus de couleur » qui consiste à défausser la couleur qu’on ne souhaite pas. Cet appel négatif est plutôt moins efficace.
DEFAUSSE D’UN GROSSE CARTE en situation d’appel.
C’est une indication de jeu qui a valeur d’appel.
Défausse d’un As
Cela indique la présence du 10 à côté de l’As défaussé donc une demande de la couleur de l’As défaussé, c’est un appel très clair.
L’inconvénient est que cet appel supprime un pli potentiel.
Dans le cas où le 10 a été indiqué comme pli supplémentaire sur la relance du preneur en vue du capot demandé, il ne faut pas défausser l’As car cela reviendrait à supprimer un des deux plis promis.
Défausse d’un 10
Cela indique l’absence de l’As de la couleur car avec As, 10 il faut défausser l’As.
C’est un refus de la couleur défaussée.
Si le partenaire a promis deux As, cet un appel est parfait car il indique en une seule fois la couleur des deux As promis.
Quand on a promis deux As, il ne faut pas hésiter à défausser un 10 même 2ème pour faire l’appel dans les deux autres couleurs.
Si le partenaire a promis un As, cet un appel est un pis-aller.
Il vaut mieux faire un appel conventionnel, direct ou indirect si on peut, sinon défausser l’As avec As, 10 (si un seul pli a été promis) et seulement en 3ème priorité défausser un 10 pour refuser une des trois couleurs possibles.
CONCLUSION SUR LES CAPOTS NON SÛRS DEMANDES
La réussite peut varier de pratiquement sûre a peu probable :
• un capot sûr, sauf 10 4ème dehors est sûr à plus de 99%
• un capot sûr, sauf 11 3ème dehors est sûr à plus de 95%
• le pourcentage peut baisser rapidement
Quand le risque de perdre un pli est important, il vaut mieux assurer un contrat à 130 (270 points réalisés) plutôt que de chuter 250 points demandés (410 points perdus) soit un différentiel négatif de points 680 si le contrat n’est pas contré et de 1100 points en cas de contre et tout cela pour espérer gagner 120 points.
Dans tous les cas, c’est à l’ouvreur de décider du risque acceptable car il est le seul à pouvoir mesurer ce risque.
samedi 27 juillet 2013
10- Autres type d'enchères
AUTRES TYPES D’ENCHERES
1- Ouvertures au sens large
Pour expliquer la méthode nous n’avons considéré que les ouvertures au sens strict c'est-à-dire la toute première enchère, celle qui ouvre les enchères.
Nous avons vu que le fait d’ouvrir constitue un avantage car cela permet d’indiquer au partenaire une distribution donnée de l’atout en lui demandant de faire les soutiens précis correspondants. Les séquences ouverture / soutiens, permettent de déterminer si l’équipe a la maîtrise de l’atout :
• en cas de maîtrise, la recherche du capot demandé à coup sûr devient l’objectif
• en l’absence de maîtrise, l’objectif est de bonifier le contrat sans rechercher le capot demandé.
Dans la réalité, comme il y a 4 couleurs il se peut que chaque joueur ait la sienne et décide de parler dans sa couleur. Il n’est pas logique qu’un joueur ayant ouvert 80 dans une couleur soit le seul à profiter de l’avantage de l’ouverture précise et des soutiens précis. Pour cette raison nous avons défini l‘ouverture au sens large comme étant une enchère dans une couleur non encore nommée (une nouvelle couleur) supérieure à 10 points.
Par convention, les OUVERTURES AU SENS LARGE auront exactement le même jeu que l’ouverture au sens strict du même niveau.
Exemple 1 :
Sud ouvre 80 Pique, c’est une ouverture au sens strict.
On voit que l’ouverture au sens strict répond aussi à la définition de l’ouverture au sens large, c’est une enchère dans une couleur non encore nommée (la première citée) qui est supérieure à 10 points (on débute à 80 au minimum).
Est dit 90 Cœur, ce n’est pas une ouverture au sens large.
Il s’agit bien d’une couleur non encore nommée mais l’enchère n’est que de 10 points.
C’est une enchère défensive que nous verrons plus loin.
Nord dit 110 Pique, ce n’est pas une ouverture au sens large.
L’enchère est supérieure à 10 points mais la couleur a déjà été nommée.
Il s’agit de la couleur du partenaire donc d’un soutien à l’ouverture de Sud.
Ouest dit 130 Carreau, il s’agit d’une ouverture au sens large car la couleur n’a pas encore été nommée et l’enchère est supérieure à 10 points.
D’après les conventions, il s’agit d’une ouverture de type 2 qui promet le 50 avec le 34.
Exemple 2 : Sud 80P – Est 100C – Nord 130K – Ouest 180T
Il s’agit d’une ouverture au sens strict (80P) et de 3 ouvertures au sens large.
Pour chaque équipe l’ouvreur est celui qui a fait la plus forte ouverture. Nord ouvre 130 à carreau (il l’emporte sur 80P) et Ouest 180 à trèfle (il l’emporte sur 100C).
Ces ouvertures au sens large promettent le jeu exact de l’ouverture stricte du même niveau et les partenaires devront faire les soutiens prévus pour le type considéré.
Il est important de bien identifier s’il s’agit d’une ouverture avec de soutiens précis ou d’une enchère de défense avec des soutiens imprécis.
A la coinche, cette notion d’ouverture au sens large est très intéressante du fait du grand nombre d’ouvertures possible grâce aux annonces.
A la contrée, cette notion n’a aucun intérêt du fait du petit nombre d’ouvertures possibles.
2- Changement de la couleur du partenaire
Pour expliquer la méthode, nous n’avons considéré que les soutiens du partenaire, c'est-à-dire les enchères dans la couleur de l’ouverture.
Dans la réalité, le partenaire peut être amené à changer de couleur de l’ouverture c'est-à-dire faire une enchère une couleur non encore nommée (ce n’est pas la couleur du partenaire puisse qu’on change de couleur et cela ne peut pas être une couleur nommée par un adversaire).
Par convention si le partenaire change de couleur avec un saut (une enchère supérieure à 10 points donc qui saute le premier palier de 10 points), on a convenu que c’était une ouverture au sens large (équivalente à une ouverture au sens strict du même niveau)
Autrement dit, par convention, le changement avec saut est assimilé à une ouverte stricte.
Il reste à examiner le changement de couleur sans saut c’est-à-dire une enchère de 10 points seulement (on ne saute pas le premier palier de 10) dans une autre couleur (non encore nommée).
La signification de ce changement du niveau de l’ouverture du partenaire.
Changement sur une ouverture 80
Ce changement sans saut ne promet pas de jeu précis (contrairement à une ouverture).
L’équipe passe d’une logique offensive (ouverture précise / soutien précis) à une logique défensive (changement non précis / soutien non précis).
Exemple :
Sud ouvre 80P,
Nord change 90K.
Ce changement sans saut est très défensif et il signifie :
• impossible de faire une ouverture plus forte en changeant avec saut, sinon on l’aurait fait.
• absence de jeu pour faire un soutien précis, sinon on l’aurait fait
• le jeu vaut au mieux une ouverture 80
• absence totale de soutien même non précis et crainte de la chute du contrat si on passe
Si l’ouvreur reparle dans sa couleur d’ouverture, il doit s’attendre à jouer seul.
• un autre atout est possible en solution de repli et on espère une aide de l’ouvreur dans cet autre atout.
Soutien :
Le soutien éventuel de Sud sera non précis (il ne promettra rien), mais il faut que Sud tienne compte de la faiblesse de Nord et soit fort pour soutenir cette nouvelle couleur.
Par exemple, il ne faut surtout pas soutenir de 10 avec 0 atout + 1 As ou le 14 sec car ce léger soutien sera à peine suffisant pour ne pas chuter.
Ce type de changement n’est pas constructif, c’est une recherche d’une couleur de repli pour éviter la chute de l’ouverture. En l’absence de couleur solide, il est souvent préférable de passer sur l’ouverture.
Changement sans saut sur ouverture 90
Ce changement est déjà nettement moins négatif car l’ouverture 90 promet un bel atout qui permet à l’ouvreur de se débrouiller seul (même avec 0 atout chez le partenaire).
Pour changer le partenaire devra avoir un atout équivalent à celui de l’ouvreur soit un jeu valant une très belle ouverture 80 ou une ouverture 90 voire 100.
L’ouvreur 90 considèrera que le changement sans saut est fait avec un jeu qui vaut le sien mais dans une autre couleur et s’il veut soutenir.
Le soutien au changement sans saut est non précis (on adopte peut adopter les soutiens du type 2 en considérant le 14 éventuel équivalent à un seul atout).
Changement sans saut sur ouverture 100 (ou davantage)
A partir de 100, les ouvertures promettent un atout solide et précis et une belle force de jeu, il n’y a pas de raison de changer pour une couleur plus ou moins précise.
Pour changer sans saut, il faudra le jeu exact de l’ouverture du niveau.
Ce changement doit être considérer comme un cas supplémentaire d’ouverture au sens large.
On reste dans la logique des enchères précises.
Logique des enchères après une ouverture
Quand le partenaire a ouvert les priorités sont :
• changer de couleur avec saut car cela revient à proposer une meilleure ouverture.
• faire un soutien avec saut.
Presque du même niveau de priorité que ci-dessus.
• sur les ouvertures 100 et davantage, changer de couleur sans saut car cela revient à ouvrir.
• faire un soutien sans saut
• sur l’ouverture 90, changer de couleur sans saut ce qui revient à ouvrir 90 aussi.
Uniquement si on ne peut pas soutenir.
• Passer avec un léger soutien non codifié
• sur l’ouverture 80, changer de couleur sans saut en l’absence de tout soutien et à condition d’avoir un autre atout possible (cela revient à passer en mode défensif).
Dans tous les cas, il faut bien s’entendre avec son partenaire sur les priorités et en particulier sur les changements sans saut. En cas de doute, un soutien codifié à l’ouverture du partenaire n’est jamais une mauvaise option.
3- Enchères défensives
Il ne s’agit pas de développer ici, les enchères de défense mais juste de donner quelques principes.
Quand une équipe ouvre, la première enchère de l’autre équipe (dans une couleur non encore nommée) est une intervention, on intervient dans les enchères ouvertes par les autres.
Par convention, si l’intervention est supérieure à 10 points, c’est une ouverture au sens large équivalente à l’ouverture au sens strict du même niveau.
Autrement dit, par convention, l’intervention avec saut est assimilé à une ouverte stricte de l’autre équipe.
Si l’autre équipe n’a pas le jeu requis pour une ouverture au sens large, elle peut faire une intervention de 10 points seulement.
L’intervention sans saut, n’est plus équivalente à une ouverture, c’est une enchère défensive qui ne promet rien de précis et qui est basée sur une force globale en points qui incluent toutes les ressources du jeu (annonces, nombre d’atouts, une coupe, la main …).
Les enchères défensives se font donc avec des jeux plus faibles que les ouvertures et le partenaire ne devra surtout pas soutenir comme s’il s’agissait d’une ouverture, il doit prendre une marge de sécurité.
Les interventions seront plus ou moins défensives selon la situation et le partenaire devra donc prendre une marge plus ou moins grande selon les cas.
Intervention semi défensive
Une intervention est dite semi-défensive quand le partenaire peut encore parler pour reprendre le contrat.
Exemple 1 :
Ouest est donneur, Sud ouvre 80 P, Est défend 90 C.
L’enchère 90 cœur est une intervention, une équipe a ouvert et c’est la première enchère de l’autre équipe.
Dans ce cas c’est une intervention semi-défensive car le partenaire peut encore parler pour reprendre le contrat.
Elle indique une certaine force et signifie :
• je n’ai pas un jeu assez fort pour ouvrir 100 ou davantage sinon j’aurais fait l’ouverture au sens large,
• si j’avais eu un jeu faible j’aurais passé pour laisser le partenaire reprendre le contrat si possible,
• j’ai un jeu de la force de l’ouverture du niveau (90 dans ce cas) ou du niveau d’avant (80 dans ce cas) et je ne promets pas d’atout type ou un minimum précis d’atout.
•
Ce type d’enchère n’est pas négatif, il indique une certaine force le partenaire et propose une couleur de défense.
Soutien :
Il sera non précis, basé sur une force de soutien globale.
Le soutien doit tenir compte de la relative faiblesse du partenaire :
+ 10 on a un petit soutien avec au moins un atout.
Il faut éviter le soutien avec zéro atout en soutien.
+ 20 on a un soutien plus conséquent avec 2 ou 3 atouts ou 14 2ème ou belote + 1 As …
On ne promet rien, pas le 14 ou le 20, pas 2 As… mais la présence d‘un atout au moins est très probable.
+ 30 ou davantage, on a un soutien plus fort sans autre précision.
Exemple 2 :
Ouest est donneur, Sud ouvre 120 P, Est défend 130 C.
La situation de jeu est la même mais à un niveau est nettement plus élevé.
La signification est du même ordre, je n’ai pas de quoi ouvrir 140 ou davantage sinon j’aurais fait une ouverture au sens large mais j’ai une force valant le niveau et un atout solide ou un carré ou …
Soutien : non précis, même principe que ci-dessus
Exemple 3 :
Ouest est donneur, Sud ouvre 80P, Est passe, Nord soutient 90P, Ouest défend 100 C.
L’enchère 100C est semi-défensive car le partenaire Est pourra encore parler.
Comme Est a déjà passé une fois on peut être amené à forcer un peu plus l’enchère de défense.
L’intervention a la même signification que dans les exemples ci-dessus.
Idem pour les soutiens.
Intervention défensive
Une intervention est dite défensive si le fait de passer laisse le contrat aux adversaires, on se force à parler.
Exemple 4 :
Ouest est donneur, Sud ouvre 80P, Est passe, Nord Passe, Ouest défend 90 C.
L’intervention 90C est défensive car le partenaire n’a plus la possibilité de parler.
Si Ouest venait à passer le contrat serait pour Sud car cela ferait trois « Passe » consécutifs.
Pour passer dans ce cas, il faut vraiment ne rien avoir en main.
Cette intervention signifie :
• je n’ai pas le jeu pour ouvrir 100 ou davantage
• j’ai au mieux le jeu pour l’ouverture du niveau (90 dans ce cas) ou du niveau d’avant (80 dans ce cas)
• mais un jeu encore plus faible est possible du fait de la nécessité défendre le contrat (si je passe les autres font 80 sans problème).
• J’ai une couleur correcte pour limiter le risque de contre.
Soutien :
Il sera non précis, basé sur une force de soutien globale.
Le soutien doit tenir compte de la réelle faiblesse du partenaire :
+ 10 on a un soutien avec le 14 2ème ou le 20.
+ 20 on a un soutien plus conséquent avec 20 2ème ou 14 3ème ou belote 3ème + 1 As ou belote + 2 As …
On ne promet rien, pas le 14 ou le 20, pas 2 As… mais la présence d‘un atout au moins est très probable.
+ 30 ou davantage, on a un soutien très fort sans autre précision (une annonce avec des atouts …).
Remarques sur cette intervention défensive
1- Si Ouest n’intervient pas et que Sud réalise le contrat 80P en faisant 90 points, Sud marque 90 + 80 = 170 points et Ouest 70 donc Ouest marque 100 points de moins que Sud.
2- Si Ouest demande 90 C, que Sud passe et qu’Ouest réalise 90 points. Ouest 180 points et Sud 70 soit 110 points de plus que Sud soit un différentiel positif de 210 points avec le cas 1.
3- Si Ouest demande 90 C, que Sud remonte à 100P et chute, Ouest marque 160 + 100 = 260 et Sud 0 soit 260 points de plus ce qui donne un différentiel positif de 360 points avec le cas 1)
4- Si Ouest demande 90 C et que Sud passe, si Ouest chute. Ouest marque 250 points de moins que Sud soit un différentiel négatif de 150 points avec le cas 1.
En résumé l’intervention d’Ouest risque de faire perdre 150 points de plus avec la possibilité de gagner 210 ou 360 points. C’est une opération rentable si le contrat n’est pas contré et chuté.
Le but de l’intervention est de faire de points en attaque (trouver son partenaire et réaliser un contrat inespéré) ou en défense (pousser l’adversaire à la faute), en limitant les risques ce contre (ou de le gagner le cas échéant).
L’important est que l’équipe donne la priorité à la qualité de l’atout et que le partenaire soutienne en tenant compte de la faiblesse de l’intervention. Dans ce cas, il ne faudrait pas soutenir comme si le partenaire avait ouvert 80.
Conclusions sur les enchères de défenses
Ces défenses peuvent être rentables mais il faut bien identifier les situations de défense, accorder une priorité à l’atout pour limiter le risque de contre et prendre une marge de sécurité au soutien pour réduire le risque de chute.
1- Ouvertures au sens large
Pour expliquer la méthode nous n’avons considéré que les ouvertures au sens strict c'est-à-dire la toute première enchère, celle qui ouvre les enchères.
Nous avons vu que le fait d’ouvrir constitue un avantage car cela permet d’indiquer au partenaire une distribution donnée de l’atout en lui demandant de faire les soutiens précis correspondants. Les séquences ouverture / soutiens, permettent de déterminer si l’équipe a la maîtrise de l’atout :
• en cas de maîtrise, la recherche du capot demandé à coup sûr devient l’objectif
• en l’absence de maîtrise, l’objectif est de bonifier le contrat sans rechercher le capot demandé.
Dans la réalité, comme il y a 4 couleurs il se peut que chaque joueur ait la sienne et décide de parler dans sa couleur. Il n’est pas logique qu’un joueur ayant ouvert 80 dans une couleur soit le seul à profiter de l’avantage de l’ouverture précise et des soutiens précis. Pour cette raison nous avons défini l‘ouverture au sens large comme étant une enchère dans une couleur non encore nommée (une nouvelle couleur) supérieure à 10 points.
Par convention, les OUVERTURES AU SENS LARGE auront exactement le même jeu que l’ouverture au sens strict du même niveau.
Exemple 1 :
Sud ouvre 80 Pique, c’est une ouverture au sens strict.
On voit que l’ouverture au sens strict répond aussi à la définition de l’ouverture au sens large, c’est une enchère dans une couleur non encore nommée (la première citée) qui est supérieure à 10 points (on débute à 80 au minimum).
Est dit 90 Cœur, ce n’est pas une ouverture au sens large.
Il s’agit bien d’une couleur non encore nommée mais l’enchère n’est que de 10 points.
C’est une enchère défensive que nous verrons plus loin.
Nord dit 110 Pique, ce n’est pas une ouverture au sens large.
L’enchère est supérieure à 10 points mais la couleur a déjà été nommée.
Il s’agit de la couleur du partenaire donc d’un soutien à l’ouverture de Sud.
Ouest dit 130 Carreau, il s’agit d’une ouverture au sens large car la couleur n’a pas encore été nommée et l’enchère est supérieure à 10 points.
D’après les conventions, il s’agit d’une ouverture de type 2 qui promet le 50 avec le 34.
Exemple 2 : Sud 80P – Est 100C – Nord 130K – Ouest 180T
Il s’agit d’une ouverture au sens strict (80P) et de 3 ouvertures au sens large.
Pour chaque équipe l’ouvreur est celui qui a fait la plus forte ouverture. Nord ouvre 130 à carreau (il l’emporte sur 80P) et Ouest 180 à trèfle (il l’emporte sur 100C).
Ces ouvertures au sens large promettent le jeu exact de l’ouverture stricte du même niveau et les partenaires devront faire les soutiens prévus pour le type considéré.
Il est important de bien identifier s’il s’agit d’une ouverture avec de soutiens précis ou d’une enchère de défense avec des soutiens imprécis.
A la coinche, cette notion d’ouverture au sens large est très intéressante du fait du grand nombre d’ouvertures possible grâce aux annonces.
A la contrée, cette notion n’a aucun intérêt du fait du petit nombre d’ouvertures possibles.
2- Changement de la couleur du partenaire
Pour expliquer la méthode, nous n’avons considéré que les soutiens du partenaire, c'est-à-dire les enchères dans la couleur de l’ouverture.
Dans la réalité, le partenaire peut être amené à changer de couleur de l’ouverture c'est-à-dire faire une enchère une couleur non encore nommée (ce n’est pas la couleur du partenaire puisse qu’on change de couleur et cela ne peut pas être une couleur nommée par un adversaire).
Par convention si le partenaire change de couleur avec un saut (une enchère supérieure à 10 points donc qui saute le premier palier de 10 points), on a convenu que c’était une ouverture au sens large (équivalente à une ouverture au sens strict du même niveau)
Autrement dit, par convention, le changement avec saut est assimilé à une ouverte stricte.
Il reste à examiner le changement de couleur sans saut c’est-à-dire une enchère de 10 points seulement (on ne saute pas le premier palier de 10) dans une autre couleur (non encore nommée).
La signification de ce changement du niveau de l’ouverture du partenaire.
Changement sur une ouverture 80
Ce changement sans saut ne promet pas de jeu précis (contrairement à une ouverture).
L’équipe passe d’une logique offensive (ouverture précise / soutien précis) à une logique défensive (changement non précis / soutien non précis).
Exemple :
Sud ouvre 80P,
Nord change 90K.
Ce changement sans saut est très défensif et il signifie :
• impossible de faire une ouverture plus forte en changeant avec saut, sinon on l’aurait fait.
• absence de jeu pour faire un soutien précis, sinon on l’aurait fait
• le jeu vaut au mieux une ouverture 80
• absence totale de soutien même non précis et crainte de la chute du contrat si on passe
Si l’ouvreur reparle dans sa couleur d’ouverture, il doit s’attendre à jouer seul.
• un autre atout est possible en solution de repli et on espère une aide de l’ouvreur dans cet autre atout.
Soutien :
Le soutien éventuel de Sud sera non précis (il ne promettra rien), mais il faut que Sud tienne compte de la faiblesse de Nord et soit fort pour soutenir cette nouvelle couleur.
Par exemple, il ne faut surtout pas soutenir de 10 avec 0 atout + 1 As ou le 14 sec car ce léger soutien sera à peine suffisant pour ne pas chuter.
Ce type de changement n’est pas constructif, c’est une recherche d’une couleur de repli pour éviter la chute de l’ouverture. En l’absence de couleur solide, il est souvent préférable de passer sur l’ouverture.
Changement sans saut sur ouverture 90
Ce changement est déjà nettement moins négatif car l’ouverture 90 promet un bel atout qui permet à l’ouvreur de se débrouiller seul (même avec 0 atout chez le partenaire).
Pour changer le partenaire devra avoir un atout équivalent à celui de l’ouvreur soit un jeu valant une très belle ouverture 80 ou une ouverture 90 voire 100.
L’ouvreur 90 considèrera que le changement sans saut est fait avec un jeu qui vaut le sien mais dans une autre couleur et s’il veut soutenir.
Le soutien au changement sans saut est non précis (on adopte peut adopter les soutiens du type 2 en considérant le 14 éventuel équivalent à un seul atout).
Changement sans saut sur ouverture 100 (ou davantage)
A partir de 100, les ouvertures promettent un atout solide et précis et une belle force de jeu, il n’y a pas de raison de changer pour une couleur plus ou moins précise.
Pour changer sans saut, il faudra le jeu exact de l’ouverture du niveau.
Ce changement doit être considérer comme un cas supplémentaire d’ouverture au sens large.
On reste dans la logique des enchères précises.
Logique des enchères après une ouverture
Quand le partenaire a ouvert les priorités sont :
• changer de couleur avec saut car cela revient à proposer une meilleure ouverture.
• faire un soutien avec saut.
Presque du même niveau de priorité que ci-dessus.
• sur les ouvertures 100 et davantage, changer de couleur sans saut car cela revient à ouvrir.
• faire un soutien sans saut
• sur l’ouverture 90, changer de couleur sans saut ce qui revient à ouvrir 90 aussi.
Uniquement si on ne peut pas soutenir.
• Passer avec un léger soutien non codifié
• sur l’ouverture 80, changer de couleur sans saut en l’absence de tout soutien et à condition d’avoir un autre atout possible (cela revient à passer en mode défensif).
Dans tous les cas, il faut bien s’entendre avec son partenaire sur les priorités et en particulier sur les changements sans saut. En cas de doute, un soutien codifié à l’ouverture du partenaire n’est jamais une mauvaise option.
3- Enchères défensives
Il ne s’agit pas de développer ici, les enchères de défense mais juste de donner quelques principes.
Quand une équipe ouvre, la première enchère de l’autre équipe (dans une couleur non encore nommée) est une intervention, on intervient dans les enchères ouvertes par les autres.
Par convention, si l’intervention est supérieure à 10 points, c’est une ouverture au sens large équivalente à l’ouverture au sens strict du même niveau.
Autrement dit, par convention, l’intervention avec saut est assimilé à une ouverte stricte de l’autre équipe.
Si l’autre équipe n’a pas le jeu requis pour une ouverture au sens large, elle peut faire une intervention de 10 points seulement.
L’intervention sans saut, n’est plus équivalente à une ouverture, c’est une enchère défensive qui ne promet rien de précis et qui est basée sur une force globale en points qui incluent toutes les ressources du jeu (annonces, nombre d’atouts, une coupe, la main …).
Les enchères défensives se font donc avec des jeux plus faibles que les ouvertures et le partenaire ne devra surtout pas soutenir comme s’il s’agissait d’une ouverture, il doit prendre une marge de sécurité.
Les interventions seront plus ou moins défensives selon la situation et le partenaire devra donc prendre une marge plus ou moins grande selon les cas.
Intervention semi défensive
Une intervention est dite semi-défensive quand le partenaire peut encore parler pour reprendre le contrat.
Exemple 1 :
Ouest est donneur, Sud ouvre 80 P, Est défend 90 C.
L’enchère 90 cœur est une intervention, une équipe a ouvert et c’est la première enchère de l’autre équipe.
Dans ce cas c’est une intervention semi-défensive car le partenaire peut encore parler pour reprendre le contrat.
Elle indique une certaine force et signifie :
• je n’ai pas un jeu assez fort pour ouvrir 100 ou davantage sinon j’aurais fait l’ouverture au sens large,
• si j’avais eu un jeu faible j’aurais passé pour laisser le partenaire reprendre le contrat si possible,
• j’ai un jeu de la force de l’ouverture du niveau (90 dans ce cas) ou du niveau d’avant (80 dans ce cas) et je ne promets pas d’atout type ou un minimum précis d’atout.
•
Ce type d’enchère n’est pas négatif, il indique une certaine force le partenaire et propose une couleur de défense.
Soutien :
Il sera non précis, basé sur une force de soutien globale.
Le soutien doit tenir compte de la relative faiblesse du partenaire :
+ 10 on a un petit soutien avec au moins un atout.
Il faut éviter le soutien avec zéro atout en soutien.
+ 20 on a un soutien plus conséquent avec 2 ou 3 atouts ou 14 2ème ou belote + 1 As …
On ne promet rien, pas le 14 ou le 20, pas 2 As… mais la présence d‘un atout au moins est très probable.
+ 30 ou davantage, on a un soutien plus fort sans autre précision.
Exemple 2 :
Ouest est donneur, Sud ouvre 120 P, Est défend 130 C.
La situation de jeu est la même mais à un niveau est nettement plus élevé.
La signification est du même ordre, je n’ai pas de quoi ouvrir 140 ou davantage sinon j’aurais fait une ouverture au sens large mais j’ai une force valant le niveau et un atout solide ou un carré ou …
Soutien : non précis, même principe que ci-dessus
Exemple 3 :
Ouest est donneur, Sud ouvre 80P, Est passe, Nord soutient 90P, Ouest défend 100 C.
L’enchère 100C est semi-défensive car le partenaire Est pourra encore parler.
Comme Est a déjà passé une fois on peut être amené à forcer un peu plus l’enchère de défense.
L’intervention a la même signification que dans les exemples ci-dessus.
Idem pour les soutiens.
Intervention défensive
Une intervention est dite défensive si le fait de passer laisse le contrat aux adversaires, on se force à parler.
Exemple 4 :
Ouest est donneur, Sud ouvre 80P, Est passe, Nord Passe, Ouest défend 90 C.
L’intervention 90C est défensive car le partenaire n’a plus la possibilité de parler.
Si Ouest venait à passer le contrat serait pour Sud car cela ferait trois « Passe » consécutifs.
Pour passer dans ce cas, il faut vraiment ne rien avoir en main.
Cette intervention signifie :
• je n’ai pas le jeu pour ouvrir 100 ou davantage
• j’ai au mieux le jeu pour l’ouverture du niveau (90 dans ce cas) ou du niveau d’avant (80 dans ce cas)
• mais un jeu encore plus faible est possible du fait de la nécessité défendre le contrat (si je passe les autres font 80 sans problème).
• J’ai une couleur correcte pour limiter le risque de contre.
Soutien :
Il sera non précis, basé sur une force de soutien globale.
Le soutien doit tenir compte de la réelle faiblesse du partenaire :
+ 10 on a un soutien avec le 14 2ème ou le 20.
+ 20 on a un soutien plus conséquent avec 20 2ème ou 14 3ème ou belote 3ème + 1 As ou belote + 2 As …
On ne promet rien, pas le 14 ou le 20, pas 2 As… mais la présence d‘un atout au moins est très probable.
+ 30 ou davantage, on a un soutien très fort sans autre précision (une annonce avec des atouts …).
Remarques sur cette intervention défensive
1- Si Ouest n’intervient pas et que Sud réalise le contrat 80P en faisant 90 points, Sud marque 90 + 80 = 170 points et Ouest 70 donc Ouest marque 100 points de moins que Sud.
2- Si Ouest demande 90 C, que Sud passe et qu’Ouest réalise 90 points. Ouest 180 points et Sud 70 soit 110 points de plus que Sud soit un différentiel positif de 210 points avec le cas 1.
3- Si Ouest demande 90 C, que Sud remonte à 100P et chute, Ouest marque 160 + 100 = 260 et Sud 0 soit 260 points de plus ce qui donne un différentiel positif de 360 points avec le cas 1)
4- Si Ouest demande 90 C et que Sud passe, si Ouest chute. Ouest marque 250 points de moins que Sud soit un différentiel négatif de 150 points avec le cas 1.
En résumé l’intervention d’Ouest risque de faire perdre 150 points de plus avec la possibilité de gagner 210 ou 360 points. C’est une opération rentable si le contrat n’est pas contré et chuté.
Le but de l’intervention est de faire de points en attaque (trouver son partenaire et réaliser un contrat inespéré) ou en défense (pousser l’adversaire à la faute), en limitant les risques ce contre (ou de le gagner le cas échéant).
L’important est que l’équipe donne la priorité à la qualité de l’atout et que le partenaire soutienne en tenant compte de la faiblesse de l’intervention. Dans ce cas, il ne faudrait pas soutenir comme si le partenaire avait ouvert 80.
Conclusions sur les enchères de défenses
Ces défenses peuvent être rentables mais il faut bien identifier les situations de défense, accorder une priorité à l’atout pour limiter le risque de contre et prendre une marge de sécurité au soutien pour réduire le risque de chute.
dimanche 14 juillet 2013
11- Soutiens si un adversaire parle
SOUTIENS AUX OUVERTURES EN CAS D’INTERVENTION ADVERSE
Pour expliquer les soutiens aux ouvertures nous avons supposé que l’adversaire qui suit l’ouvreur, passe toujours mais dans la réalité cet adversaire va souvent parler (intervenir dans les enchères) pour gêner le dialogue entre l’ouvreur et son partenaire.
Cette gêne sera plus ou moins importante selon l’importance de la surenchère adverse (+ 10 est moins gênant que + 30 …) et l’excédent de force de soutien du partenaire.
Rappel de ce qu’est l’excédent de force de soutien
Le partenaire évalue la force globale de son soutien dans la couleur de l’ouvreur en considérant, le type d’atout, le nombre d’atout, la présence d’As, de 10 à coté des As, des 10 2ème de la belote … ce qui lui donne une idée de la hauteur maximum de l’enchère qui pourrait faire. C’est l’aspect quantitatif du soutien.
Cependant la nécessité de respecter un minimum précis pour soutenir, empêche parfois de monter les enchères au maximum de la force globale de soutien. C’est l’aspect qualitatif du soutien.
Exemple d’une une ouverture 80 P :
a) le partenaire possède V sec à pique + A, 10 à cœur + A, R, D à carreau + A, 7 à trèfle.
Il estime qu’il pourrait ajouter 50 points grâce au valet sec au 3 As dont un 21 avec une tierce majeure comme sécurité en plus.
D’après les conventions, il doit se limiter à + 20 car le 20 est sec ce qui génère un excédent de force de soutien de 30 points :
• si l’adversaire passe, le partenaire dira 100P (+ 20) et l’excédent est de 30
• si l’adversaire dit 90T, le partenaire dira 110P (+ 20) et l’excédent sera de 20
• si l’adversaire dit 100T, le partenaire dira 120P (+ 20) et l’excédent sera de 10
• si l’adversaire dit 110T, le partenaire dira 130P (+ 20) et l’excédent sera de 0
L’excédent de soutien permet de maintenir la même réponse.
b) le partenaire possède V, 7 à pique + A, D à cœur + A, R, 7 à carreau + A, 7 à trèfle.
Il estime qu’il pourrait ajouter 60 points grâce au valet deuxième, et 3 As.
D’après les conventions, il peut monter à + 50 qui promet 14 ou 20 2ème + 3 As ce qui génère un excédent de force de soutien de 10 points :
• si l’adversaire passe, le partenaire dira 130P (+ 50) et l’excédent est de 10
• si l’adversaire dit 90T, le partenaire dira 140P (+ 50) et l’excédent sera de 0
L’excédent de soutien permet de maintenir la même réponse en cas d’intervention + 10.
• si l’adversaire dit 100T, le partenaire se limiter à 140P (+ 40) et l’excédent sera de 0
Le partenaire ne peut pas monter au-delà de ce que permet sa force de soutien (limite à 140).
Dans ce cas le partenaire promet 14 ou 20 2ème + 2 As. L’ouvreur n’est plus sûr des 3 As en face.
• si l’adversaire dit 110T, le partenaire devra se limiter à ira 140P (+ 30)
Le partenaire ne promet plus que 14 ou 20 2ème + 1 As.
L’ouvreur va se douter qu’il y a une force à côté mais ne saura pas si c’est la belote ou 2 As.
• si l’adversaire dit 120T, le partenaire devra se limiter à ira 140P (+ 20)
Le partenaire ne promet plus que 14 ou 20 2ème + 0 As.
L’ouvreur va se douter qu’il y a une force à côté mais ne saura pas de quoi il s’agit.
• si l’adversaire dit 130T, le partenaire devra se limiter à ira 140P (+ 10)
Le partenaire ne promet plus rien de précis.
L’ouvreur va se douter qu’il y a une force à côté mais ne saura pas de quoi il s’agit (belote 4ème sans le 14 ni le 20 mais avec 2 As ??).
A la coinche, les annonces peuvent permettre de continuer très loin le soutien normal.
Si l’excédent devient insuffisant, on réduit le niveau de soutien.
Conclusion après les soutiens
Les séquences ouvertures / soutien constituent la base du jeu d’attaque.
Les conventions d’enchères choisies ont pour objectif de déterminer dès le 1er tour si l’équipe a la maîtrise de l’atout.
L’ouvreur n’a pas obligation de suivre les conventions, il peut choisir son ouverture en fonction des soutiens qu’il souhaite obtenir en fonction de son jeu, de la marque …
Le partenaire doit scrupuleusement respecter les conventions de soutien compte tenu de l’ouverture réellement faite.
Plus le niveau du soutien est élevé et plus les informations données seront précises.
Si la force globale (en points) du soutien est trop faible pour monter au maximum du soutien précis, on se limite aux niveaux inférieurs.
On promet moins pour ne pas risquer la chute du contrat.
Par exemple sur une ouverture 80, avec 14 sec le soutien + 20 est permis mais s’il n’y a rien à côté dire + 10 ou même passer.
Si la force globale (en points) permet de soutenir plus haut que ce que permet le soutien précis, on se limite au soutien convenu.
On ne promet jamais plus pour ne pas tromper l’ouvreur.
Dans ce cas, il va en résulter un excédent de soutien non utilisé.
Si l’adversaire intervient, l’excédent de soutien va permettre de continuer à soutenir, soit au même niveau de soutien, soit à un niveau inférieur et quand l’excédent sera épuisé il faudra passer.
Si l’adversaire n’intervient pas, l’excédent de soutien n’est pas utilisé au 1er tour d’enchères et si tout le monde passe après le soutien, l’excédent reste inutilisé.
Le contrat final sera plus faible que ce que la force de soutien aurait permis mais cette perte de points sera largement compensée sur la durée par les gains résultant du respect de conventions précises.
Il sera cependant souvent possible d’utiliser l’excédent de soutien au 2ème tour d’enchère (cette question a été examinée au chapitre 7 sur le 2ème tour d'enchères).
Inscription à :
Articles (Atom)