dimanche 14 juillet 2013

11- Soutiens si un adversaire parle


SOUTIENS AUX OUVERTURES EN CAS D’INTERVENTION ADVERSE

Pour expliquer les soutiens aux ouvertures nous avons supposé que l’adversaire qui suit l’ouvreur, passe toujours mais dans la réalité cet adversaire va souvent parler (intervenir dans les enchères) pour gêner le dialogue entre l’ouvreur et son partenaire.

Cette gêne sera plus ou moins importante selon l’importance de la surenchère adverse (+ 10 est moins gênant que + 30 …) et l’excédent de force de soutien du partenaire.

Rappel de ce qu’est l’excédent de force de soutien

Le partenaire évalue la force globale de son soutien dans la couleur de l’ouvreur en considérant, le type d’atout, le nombre d’atout, la présence d’As, de 10 à coté des As, des 10 2ème de la belote … ce qui lui donne une idée de la hauteur maximum de l’enchère qui pourrait faire. C’est l’aspect quantitatif du soutien.

Cependant la nécessité de respecter un minimum précis pour soutenir, empêche parfois de monter les enchères au maximum de la force globale de soutien. C’est l’aspect qualitatif du soutien.


Exemple d’une une ouverture 80 P :

a) le partenaire possède V sec à pique + A, 10 à cœur + A, R, D à carreau + A, 7 à trèfle.

Il estime qu’il pourrait ajouter 50 points grâce au valet sec au 3 As dont un 21 avec une tierce majeure comme sécurité en plus.
D’après les conventions, il doit se limiter à + 20 car le 20 est sec ce qui génère un excédent de force de soutien de 30 points :
• si l’adversaire passe, le partenaire dira 100P (+ 20) et l’excédent est de 30
• si l’adversaire dit 90T, le partenaire dira 110P (+ 20) et l’excédent sera de 20
• si l’adversaire dit 100T, le partenaire dira 120P (+ 20) et l’excédent sera de 10
• si l’adversaire dit 110T, le partenaire dira 130P (+ 20) et l’excédent sera de 0
L’excédent de soutien permet de maintenir la même réponse.


b) le partenaire possède V, 7 à pique + A, D à cœur + A, R, 7 à carreau + A, 7 à trèfle.

Il estime qu’il pourrait ajouter 60 points grâce au valet deuxième, et 3 As.
D’après les conventions, il peut monter à + 50 qui promet 14 ou 20 2ème + 3 As ce qui génère un excédent de force de soutien de 10 points :
• si l’adversaire passe, le partenaire dira 130P (+ 50) et l’excédent est de 10
• si l’adversaire dit 90T, le partenaire dira 140P (+ 50) et l’excédent sera de 0
L’excédent de soutien permet de maintenir la même réponse en cas d’intervention + 10.

• si l’adversaire dit 100T, le partenaire se limiter à 140P (+ 40) et l’excédent sera de 0
Le partenaire ne peut pas monter au-delà de ce que permet sa force de soutien (limite à 140).
Dans ce cas le partenaire promet 14 ou 20 2ème + 2 As. L’ouvreur n’est plus sûr des 3 As en face.

• si l’adversaire dit 110T, le partenaire devra se limiter à ira 140P (+ 30)
Le partenaire ne promet plus que 14 ou 20 2ème + 1 As.
L’ouvreur va se douter qu’il y a une force à côté mais ne saura pas si c’est la belote ou 2 As.

• si l’adversaire dit 120T, le partenaire devra se limiter à ira 140P (+ 20)
Le partenaire ne promet plus que 14 ou 20 2ème + 0 As.
L’ouvreur va se douter qu’il y a une force à côté mais ne saura pas de quoi il s’agit.

• si l’adversaire dit 130T, le partenaire devra se limiter à ira 140P (+ 10)
Le partenaire ne promet plus rien de précis.
L’ouvreur va se douter qu’il y a une force à côté mais ne saura pas de quoi il s’agit (belote 4ème sans le 14 ni le 20 mais avec 2 As ??).

A la coinche, les annonces peuvent permettre de continuer très loin le soutien normal.
Si l’excédent devient insuffisant, on réduit le niveau de soutien.


Conclusion après les soutiens

Les séquences ouvertures / soutien constituent la base du jeu d’attaque.
Les conventions d’enchères choisies ont pour objectif de déterminer dès le 1er tour si l’équipe a la maîtrise de l’atout.

L’ouvreur n’a pas obligation de suivre les conventions, il peut choisir son ouverture en fonction des soutiens qu’il souhaite obtenir en fonction de son jeu, de la marque …
Le partenaire doit scrupuleusement respecter les conventions de soutien compte tenu de l’ouverture réellement faite.

Plus le niveau du soutien est élevé et plus les informations données seront précises.

Si la force globale (en points) du soutien est trop faible pour monter au maximum du soutien précis, on se limite aux niveaux inférieurs.
On promet moins pour ne pas risquer la chute du contrat.
Par exemple sur une ouverture 80, avec 14 sec le soutien + 20 est permis mais s’il n’y a rien à côté dire + 10 ou même passer.

Si la force globale (en points) permet de soutenir plus haut que ce que permet le soutien précis, on se limite au soutien convenu.
On ne promet jamais plus pour ne pas tromper l’ouvreur.
Dans ce cas, il va en résulter un excédent de soutien non utilisé.

Si l’adversaire intervient, l’excédent de soutien va permettre de continuer à soutenir, soit au même niveau de soutien, soit à un niveau inférieur et quand l’excédent sera épuisé il faudra passer.

Si l’adversaire n’intervient pas, l’excédent de soutien n’est pas utilisé au 1er tour d’enchères et si tout le monde passe après le soutien, l’excédent reste inutilisé.
Le contrat final sera plus faible que ce que la force de soutien aurait permis mais cette perte de points sera largement compensée sur la durée par les gains résultant du respect de conventions précises.

Il sera cependant souvent possible d’utiliser l’excédent de soutien au 2ème tour d’enchère (cette question a été examinée au chapitre 7 sur le 2ème tour d'enchères).



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