vendredi 20 septembre 2013

1- Introduction

INTRODUCTION

La méthode d’enchères présentée, dite de « Maîtrise de l’Atout », concerne le jeu à la couleur. Elle est particulièrement adaptée à la Coinche mais peut servir à la Contrée.

Nous définirons à mesure les termes utilisés :

Coinche
Jeu de belote avec enchères et avec les annonces.

Contrée
Jeu de belote avec enchères et sans les annonces.

Couleur
Le jeu à la couleur consiste à choisir pour atout une des 4 couleurs possibles (pique = P, cœur = C, carreau = K ou trèfle = T). Les options Sans atout = SA ou Tout atout = TA ne sont pas considérées.

Enchères
Pour choisir la couleur d’atout, on procède à des enchères. La première enchère sera au minimum de 80 dans une des 4 couleurs et les surenchères suivantes seront des multiples de 10 dans une des 4 couleurs. Une enchère est donc constituée d’un nombre et d’une couleur (80P, 90C, 120K …).

Annonces
Il ne faut pas confondre annonce et enchère.
L’annonce est une combinaison particulière de cartes :
• La belote pour le couple D, R d’atout.
• Les carrés pour 4 cartes identiques
• Les suites pour les successions d’au moins 3 cartes dans l’ordre 7, 8, 9, 10, V, D, R, A
- Tierce pour les suites de 3 cartes (7, 8, 9 ou 8, 9, 10 ou 9, 10, V ou 10, V, D ou V, D, R ou D, R, A : valeur 20 points)
- Cinquante pour les suites de 4 cartes (7, 8, 9, 10 ou 8, 9, 10, V ou 9, 10, V, D ou 10, V, D, R ou V, D, R, A : valeur 50 points)
- Cent pour les suites de 5 cartes (7, 8, 9, 10, V ou 8, 9, 10, V, D ou 9, 10, V, D, R ou 10, V, D, R, A : valeur 100 points).

Passe
On passe son tour de faire une enchère

2- Maîtrise de l'atout

MAITRISE DE L’ATOUT PAR L’EQUIPE

La méthode se fixe comme objectif le capot demandé à coup sûr (réalisation certaine des 8 plis) ce qui nécessite la maîtrise de l’atout par l’équipe.

Définitions :
La maîtrise de l’atout signifie que les adversaires ne feront pas de pli à l’atout.
Il faut donc à la fois, pouvoir jouer atout avant la réalisation d’un pli d’atout par un adversaire et ensuite avoir un atout suffisant pour manger tous les atouts adverses.

Le 20 est le valet d’atout, le 14 est le neuf d’atout et le 11 est l’As d’atout.

Très important : l’As d’atout n’est jamais considéré comme un As, c’est le 11 soit le 3ème plus fort atout après le 20 et le 14. Cela signifie qu’au jeu à la couleur il n’y a que 3 As qui sont les 3 As non atouts.

Avoir le 34 (20 + 14) signifie la présence du 20 et du 14 dans une même main.
Avoir le 45 (20 + 14 + 11) signifie la présence du 20, du 14 et du 11 dans une main.

Maîtrise de l’atout par un seul joueur :

Avec 34 6ème, c'est-à-dire 6 atouts dont le 34, il suffit de jouer 20 puis 14 pour manger les 2 atouts manquants qui seraient dans une même main.
Avec 45 5ème dans la main, c'est-à-dire 5 atouts dont le 45, il suffit de jouer le 45 pour faire tomber les 3 atouts manquants.
Un joueur a la maîtrise de l’atout quand il a la main pour entamer atout et qu’il possède à lui seul les distributions à l’atout ci-dessus.


Maîtrise de l’atout par l’équipe:

Avec le 34 5ème dans la main il va manquer un atout pour la maîtrise par un seul joueur mais si le partenaire possède l'atout manquant (1 atout dans ce cas) cela donne la maîtrise de l'atout à l’équipe. Il suffira de jouer le 20 puis le 14 pour faire tomber les 2 atouts qui seront au pire dans une même main adverse.
De même avec le 45 4ème dans la main et un atout en face, il suffit de jouer le 20 puis le 14 puis le 11 pour faire tomber les 3 atouts qui se trouveraient dans une même main adverse.

L’équipe a la maîtrise de l’atout quand les deux partenaires possèdent ensemble 34 6ème ou 45 5ème et que l’équipe a la main pour entamer atout.


Le point de départ de la méthode est de définir des distributions d’atouts types pour un joueur et de déterminer le complément d’atout que doit avoir le partenaire pour donner la maîtrise de l’atout à l'équipe.

Par convention on a retenu quatre atouts types avec quatre compléments d’atouts :

Type 1 - Atout type 20 4è ou 14 4è - Complément 14 ou 20 2è - Equipe 34 6è

Type 2 - Atout type 34 4è ou 45 3è - Complément 2 atouts - Equipe 34 6è ou 45 5è

Type 3 - Atout type 34 5è ou 45 4è - Complément 1 atout - Equipe 34 6è ou 45 5è

Type 4 - Atout type 34 6è ou 45 5è - Complément 0 atout - Equipe 34 6è ou 45 5è

Il s’agit des conditions nécessaires mais pas suffisantes car il faut en plus que l’équipe puisse jouer atout et manger tous les atouts adverses avant qu’un adversaire ne fasse un pli d’atout.

Type 1

Avec 20 4ème d’un côté et 14 2ème de l’autre :
• Si le 20 4ème est en main, il joue le 20 puis rejoue atout vers le 14 2ème du partenaire.
• Si le 14 2ème est en main il joue petit atout vers le 20 qui rejoue vers le 14.

Avec 14 4ème d’un côté et 20 2ème de l’autre :
• Si le 14 4ème est en main, il joue petit atout vers le 20 2ème du partenaire qui rejoue atout.
• Si le 20 2ème est en main, il joue le 20 puis rejoue atout.
Dans tous les cas les adversaires ne font pas de plis d’atout.

La main peut être indifféremment chez l’un des deux partenaires.


Type 2
Avec 34 4ème ou 45 3ème et 2 atouts chez le partenaire il n’y a pas de problème pour manger les atouts adverses.

La main peut être indifféremment chez l’un des deux partenaires


Type 3
Avec 34 5ème ou 45 4ème et 1 atout chez le partenaire il n’y a pas de problème pour manger les atouts adverses.

La main peut être indifféremment chez l’un des deux partenaires


Type 4
Avec 34 6ème ou 45 5ème et 0 atout chez le partenaire un joueur a la maîtrise à lui seul. L'ouvreur est le seul à pouvoir entamer atout.

La main doit être chez l’ouvreur pour être sûr de faire tomber les atouts adverses.


Remarques
La maîtrise ainsi définie représente la certitude de ne pas perdre un pli à l’atout.

On pourrait envisager une maîtrise moins sûre en acceptant une certaine prise de risque sur la distribution de l’atout :
• en négligeant le risque du 11 3ème chez un même adversaire, on peut considérer le 34 5ème comme maîtrise (non certaine) de l’atout
• en négligeant le risque du 10 4ème chez un même adversaire, on peut considérer le 45 4ème comme maîtrise (non certaine) de l’atout

De même, si l'équipe n'a pas la main mais si elle possède les 3 As non atouts pour prendre la main dès le 1er tour de carte, on peut négliger le risque de coupe d’un As dès l’entame et considérer qu'on pourra jouer atout ... mais cela devient aléatoire.

Seule la maîtrise au sens strict permet de demander un capot absolument sûr.

Quand la maîtrise n'est pas stricte, les capots demandés seront probables ou très probables selon la prise de risque qu’on aura décidé de prendre.

3- Principe de la méthode

PRINCIPE DE LA METHODE D’ENCHERES

OUVERTURE
Au sens strict du terme, c’est la toute première enchère, celle qui ouvre les enchères. La plus petite ouverture sera 80 mais on peut imaginer ouvrir les enchères à 90 ou plus.

Toutes les ouvertures seront réparties en quatre types correspondant aux quatre atouts types :
• Ouverture type 1 : Atout type 20 4ème ou 14 4ème.
• Ouverture type 2 : Atout type 34 4ème ou 45 3ème.
• Ouverture type 3 : Atout type 34 5ème ou 45 4ème.
• Ouverture type 4 : Atout type 34 6ème ou 45 5ème.

SOUTIEN
C’est le fait de parler dans la couleur choisie par son partenaire. Par exemple si le partenaire ouvre à pique, toute surenchère à pique du partenaire est un soutien.

Pour chaque type d’ouverture il y aura un atout type en soutien qui sera l’atout complémentaire défini précédemment :
• Soutien type 1 : Atout type = 20 2ème ou 14 2ème.
• Soutien type 2 : Atout type = 2 atouts.
• Soutien type 3 : Atout type = 1 atout
• Soutien type 4 : Atout type = 0 atout

Il y aura deux types de soutiens :

Les soutiens sans promesse de l’atout type
Ce soutien indique une aide non précise avec généralement :
• l’absence de l’atout type (mais l’atout type est possible)
• la présence de 1, 2 ou 3 As (mais 0 As est possible en cas de fort soutien à l’atout).

Les soutiens avec promesse de l’atout type
Ce soutien est très précis et promet :
• l’atout complémentaire en soutien qui rend possible la maîtrise de l’atout par l’équipe
• un minimum précis d’As en soutien (de 1 à 3).
Il faut l’atout type en soutien pour pouvoir indiquer un nombre précis d’As en soutien.

RELANCE DE L’OUVREUR

Si le soutien ne promet pas l’atout type :
• le preneur ne recherchera jamais le capot annoncé
• toutes ses relances y compris + 10 seront des bonifications de contrat.

Si le soutien promet l’atout type :
• une relance + 10 sera toujours une recherche de capot demandé.
• Les relances supérieures à 10 seront des bonifications de contrat.

RELANCE DU PARTENAIRE

Quand son soutien ne promet pas l’atout type :
• Toutes les relances de l’ouvreur sont des bonifications
• Le partenaire pourra bonifier à son tour, s’il possède une force de soutien en points supérieure au minimum promis.

Quand son soutien promet l’atout type :
• La relance + 10 de l’ouvreur sera interprétée comme une recherche de capot. Le partenaire indiquera son nombre de plis en plus de ceux déjà promis. Il se base sur une force supplémentaire en plis.
• Les relances de l’ouvreur de 20 et davantage seront considérées comme des bonifications et si le partenaire possède une force de soutien en points supérieure au minimum promis, il bonifiera à son tour.

En résumé, les séquences ouverture / soutiens sont la base du jeu d’attaque car dès ce premier tour d’enchère, l’ouvreur saura si l’équipe a la maîtrise de l’atout ou pas grâce à des conventions précises.
L’ouvreur, en fonction de son jeu, de l’entame et de la nature du soutien, décidera si le deuxième tour est une recherche de capot demandé ou une bonification du contrat inférieure au capot demandé.
La méthode va être décrite dans les détails mais dès à présent il est important de noter l’importance des ouvertures et surtout du respect des soutiens précis correspondants.
En fin d’exposé nous examinerons le jeu de défense qui sera basé sur des forces de jeu globales sans promesse d’un jeu précis.

4- Ouvertures sans annonce

LES OUVERTURES DE BASE

Les quatre ouvertures de base (sans annonce) sont 80, 90, 100 et 110.
Elles sont applicables à la Coinche et à la Contrée.

L’ouverture 80 est assimilée au type 1

Elle n’est pas strictement de type 1 car par convention, on ouvre 80 à chaque fois qu’on estime avoir une force suffisante pour ouvrir et qu’on ne peut pas ouvrir plus fort soit à cause de l’atout, soit à cause de la force du jeu, soit pas sécurité.

L’atout réel ne sera donc pas souvent de type 1 mais l’ouverture 80 est assimilées au type 1 car le partenaire fera toujours comme si l’atout de l’ouvreur était de type 1 pour soutenir.

Il n’y a pas de minimum requis à l’atout et toutes les distributions sont possibles selon le jeu à côté de l’atout.

Plus l’atout sera faible et plus il faudra de jeu à côté (Annonces, As ou 10 2ème …), par exemple on peut ouvrir 80 :
• Avec le 34 : 34 sec + 2 ou 3 As, 34 3ème + 1, 2 ou 3 As, 45 3ème + 0 As ou 34 4ème et jeu nul à côté.
• Avec le 20 sans le 14 et parfois même sans As grâce à la belote et une tierce
• Avec le 14 sans le 20 et parfois il n’y aura pas d’As
Avec 50 mineur (7, 8, 9,10) ou la belote (7, 8, 9, D, R).
• Sans le 20 ni le 14
Grâce au jeu à côté
D, R, As, 4ème + 1 As mini
D, R, As 5ème + 0 As (D, R, A + 2 atouts)
Belote 5ème + 1 As (D, R, 10, 8, 7 + 1 As)
Grâce à un carré :
As 3ème si carré d’As, 10, R ou D ou 10 3ème si carré de 10 …

L’atout réel ne sera pas souvent de type 1 mais l’ouverture 80 est assimilée au type 1 car pour les soutiens, le partenaire fera toujours comme si l’ouverture avait l’atout type (14 4ème ou 20 4ème)

A la Coinche il y aura d’autres ouvertures de type 1 et toutes auront l’atout type au minimum.
Par exemple l’ouverture 120 imposera 14 ou 20 4ème mini plus une annonce (la belote ou un 50), l’ouverture 140 imposera un 50 beloté (10, V, D, R ou V, D, R, A) c'est-à-dire le 20 4ème minimum, l’ouverture 180 imposera le 100 majeur soit le 20 5ème …
Les ouvertures 120, 140 et 180 seront strictement de type 1


L’ouverture 90 est de type 2 avec 34 4ème ou 45 3ème.

Exemple de jeu pour ouvrir 90 :
• 34 4ème + 1 As mini
• 34 4ème + 0 As + un 10 3ème ou + 10, R ou + belote ou + la main dans l’équipe
• 45 3ème + 1 As mini

Très important :
L’atout type n’est pas une condition suffisante pour faire l’ouverture du type correspondant, il faut en plus une force de jeu en rapport avec le niveau de l’ouverture.
Si la force du jeu à côté de l’atout est trop limite, on doit ouvre plus faible, par exemple avec 45 3ème et rien à côté, il faudra ouvrir 80 ou même passer malgré l’atout de type 2.

A la Coinche il y aura aussi l’ouverture 130 qui sera de type 2 avec toujours au moins l’atout type car elle promet le 50 avec le 34 (8, 9, 10, V ou 9, 10, V, D)

On peut admettre une exception avec moins que l’atout type, dans le cas du 34 3ème et un beau jeu à côté quand l’ouvreur a la main pour entamer atout. Sans la main, avec le 34 3ème et même avec 3 As, il ne faut pas hésiter à ouvrir 80 seulement.
Le plus simple serait de ne jamais faire d’exception.


L’ouverture 100 est de type 3 avec 34 5ème ou 45 4ème.

Exemple de jeu pour ouvrir 100 :
• 34 5ème + 1 As mini
• 34 5ème + 0 As + un 10 3ème ou + 10, R ou + belote ou + la main dans l’équipe
• 45 4ème + 1 As mini

Très important :
En cas de doute sur la force pour ouvrir 100, on ouvre 90 seulement ce qui signifie qu’on peut ouvrir 90 avec un atout de type 3.
On peut donc avoir plus que l’atout type mais il faut éviter d’avoir moins.
Dans les faits, seul l’ouvreur connaît l’atout réel et le partenaire considère l’atout type de l’ouverture qui a été faite

A la Coinche il y aura aussi les ouvertures 150 et 190 qui seront de type 3 avec toujours au moins l’atout type.


L’ouverture 110 est de type 4 avec 34 6ème ou 45 5ème.

Exemple de jeu pour ouvrir 110 :
• 34 6ème ou 34 7ème ou 45 6ème (avec ou sans As)
• 45 5ème + 1 As mini
• 45 5ème + 0 As + un 10 3ème ou + 10, R ou + belote ou + la main dans l’équipe

En cas de doute sur la force pour ouvrir 110, on ouvre 100 seulement ce qui revient à ouvrir 100 avec un atout de type 4.

Remarques
Quand le partenaire a la main, malgré un atout type 4 et une force suffisante pour ouvrir 110, on peut choisir l’ouverture 100 pour imposer au partenaire les soutiens de type 3 (avec 1 atout) ce qui permet de savoir s’il a un atout pour entamer.
Inversement quand l’ouvreur a la main, on peut imaginer d’ouvrir 110 avec 34 5ème (Type 3) pour imposer au partenaire les soutiens de type 4 (avec 0 atout) et connaître ainsi son nombre exact d’As (l’ouvreur néglige le risque du 11 32ème chez un adversaire).

A la Coinche il y aura aussi les ouvertures 170 et 210 qui seront de type 4 avec toujours au moins l’atout type.



En résumé, l’ouverture 80 est la seule à ne pas promettre de distribution précise de l’atout et toutes les autres auront au minimum l’atout type. L’ouvreur peut faire des exceptions mais le partenaire soutiendra toujours comme si l’ouvreur avec l’atout type de l’ouverture réellement faite.

5- Ouvertures avec annonce

DESCRIPTION DES OUVERTURES AVEC ANNONCE

A partir de 120 toutes les ouvertures nécessitent une annonce.

On applique la convention suivante :
• Les ouvertures paires (120, 140, 180, 200 …) se feront avec le 14 ou avec le 20 mais jamais les deux à la fois.
• Les ouvertures impaires à partir de 130 (150, 170, 190, 210 230 …) se feront toujours avec le 34.

Il y aura aussi des ouvertures spécifiques :
• L’ouverture 160 sera réservée aux carrés (sauf valets)
• Les ouvertures 220, 230, 280 et 290 seront réservées au carré de valets.
• Les ouvertures 250, 270, 300 et au-delà seront réservées aux ouvertures de capot (8 plis sûrs en main).

OUVERTURE 120
L’ouverture 120 est de Type 1 : 14 4ème ou 20 4ème (ou mieux).
La belote ou un 50 est indispensable
Cas avec l’atout type :
• V, D, R 4ème + 1 As
• V, D, R 5ème même avec 0 As
• Tierce belotés (9, D, R, As) 5ème + 1 As
• 50 beloté 4ème et rien à coté (10, V, D, R)
C’est le 50 beloté qui donne la force suffisante
• 50 mineur 4ème (7, 8, 9, 10) + 2 As ou 50 mineur 5ème avec le 11 (7, 8, 9, 10, As)
C’est le 50 + le jeu à côté qui donne la force suffisante.

L’intérêt de l’ouverture 120 est de promettre l’atout de type 1 (ce qui sécurise l’atout) et de gêner les enchères adverses. En cas de doute sur la force on ouvre 80 seulement qui est aussi de type 1 mais dans ce cas on ne promet plus l’atout type (ne pas oublier l’avantage d’avoir la main pour l'évaluation de la force). Ouvrir 110, 100 ou 90 n’est pas permis car l’atout minimum de chaque type ne serait pas respecté.

Remarque : L’ouverture 120 ainsi définie, pourrait aussi être utilisée à la Contrée qui considère la belote comme seule annonce.
A la contrée l’ouverture 120 est généralement utilisée pour les mains bicolores, c’est un choix mais on verra cependant qu’on peut traiter différemment les mains bicolores de type 3 ou 4 en ouvrant 100 ou 110 et en utilisant l’option « Couleur des As » pour les soutiens (voir plus loin).


OUVERTURE 130
L’ouverture 130 est de Type 2 : 34 4ème (ou mieux).
Le 50 avec le 34 est indispensable

Cas avec l’atout type : 8, 9, 10, V ou 9, 10, V, D
Le 50 donne souvent une force suffisante pour le niveau 130.
En cas de doute sur la force, on peut plus faible. On pourra ouvrir 90 car on respectera l’atout de ce type, par contre avec cet atout, on ne peut pas ouvrir 120 qui promet l’atout de type 1 ou 110 qui promet l’atout de type 4 ou 100 qui promet l’atout de type 3 (il faut descendre à 90).

Remarque : Généralement la contrée utilise l’ouverture 130 pour les ouvertures avec 7 plis et il est possible de continuer si on joue sans les annonces.


OUVERTURE 140
L’ouverture 140 est de Type 1 : 20 4ème (ou mieux).
Le 50 beloté est indispensable

Cas avec l’atout type :
• 10, V, D, R 4ème + 1 As ou 10, V, D, R 5ème + 0 As
• V, D, R, As 4ème + 1 As ou V, D, R, As 5ème + 0 As

En cas de doute sur la force on ouvre 120 qui est aussi de type 1 mais qui ne promet plus le 50 beloté. Ouvrir 130 n’est pas permis car l'atout type 1 ne serait pas respecté).


OUVERTURE 150
L’ouverture 150 est de Type 3 : 34 5ème (ou mieux).
Le 50 avec le 34 est indispensable
Le partenaire doit pouvoir compter absolument sur un 50 et le 34 chez son partenaire.

Cas avec l’atout type : 8, 9, 10, V, R ou 9, 10, V, D, 7

En cas de doute on peut ouvrir 130 qui est de type 2 car on aura au moins l’atout de ce type et la présence du 50 sera respectée et bien sûr cela changera les soutiens qui deviendront de type 1 au lieu de type 3 pour l'ouverture 150. Ouvrir 140 n’est pas permis car le mini promis ne serait pas respecté.


OUVERTURE 160
Cette ouverture est assimilée au type 1 (comme 80)

Un carré (hors carré de valets) est indispensable :
• Carré de 9 : La force du carré (150 points) est suffisante pour ouvrir 160 dans tous les cas mais on peut choisir 80 si on veut tenter la coinche.
• Carré d’As : La force du carré (100 points + 3 As) est suffisante pour ouvrir 160 dans tous les cas mais on peut choisir 80 si on veut tenter la coinche ou par sécurité.
• Carré de 10, R ou D : La force du carré est insuffisante pour ouvrir 160, il faut ouvrir 80 si on n’a pas un jeu suffisant à côté.

Le partenaire pourra parfois déduire de quel carré il s’agit, par exemple avec 9, 10, V dans une couleur et un roi et une dame dans la main, il s’agira d’un carré d’As.
Soutiens de type 1

En l’absence de tout soutien, comme le partenaire est sûr du carré chez l’ouvreur, il pourra changer de couleur s’il a un atout solide dans une autre couleur.


OUVERTURE 170
L’ouverture 150 est de Type 4 : 34 6ème 45 5ème (ou mieux).
Un 50 est indispensable ainsi que le 45.

Cas avec au moins l’atout type :
Avec 45 5ème :
• V, D, R, As, 9 (le 50 beloté et le 45 5ème donne une force suffisante pour 170).
• 8, 9, 10, V, As + 1 As ou 9, 10, V, D, As + 1 As (avec 50 sans la belote, le 45 5ème ne suffit pas, il faut 1 As).
Avec 45 6ème :
• 8, 9, 10, V, As, D ou 9, 10, V, D, As, 7 (avec 50 d’annonce et le 45 6ème et 0 As, il faut aussi avoir la main).
On peut aussi ouvrir 150 seulement qui sera de type ce qui changera les soutiens qui deviendront ceux du type 3


OUVERTURE 180 : Promet 100 majeur 10, V, D, R, A
Assimilée au type 1

Nota : avec 20, 11 5ème chez l’ouvreur le 14 sec de même que deux atouts donnent la maîtrise à l’équipe. On pourrait donc assimiler cette ouverture au type 2 mais on fait le choix du type 1.


OUVERTURE 190 : Promet 100 avec le 34
7, 8, 9, 10, V ou 8, 9, 10, V, D ou 9, 10, V, D, R
Soutiens exacts du type 3


OUVERTURE 200 : Promet 100 majeur 6ème
Soutiens assimilé au type 3
Le 14 en soutien est compté comme un petit atout car avec 1 atout en soutien, l’équipe a la maîtrise :
• + 10 indique 1 atout quelconque + 1 As
• + 10 indique 1 atout quelconque + 2 As
• + 10 indique 1 atout quelconque + 3 As
En cas de doute sur la force on ouvre 180 assimilé au type 1

OUVERTURE 210 : Promet 100 avec le 34 6ème
Soutiens exacts du type 4
Si le partenaire est en main, on peut choisir d’ouvrir 190 (type 3)


OUVERTURES AVEC CARRE DE VALET
• 220 : pas le 34 et atout faible
Invitation à changer de couleur
• 230 : le 34 et atout faible
Invitation à changer de couleur
• 280 : pas le 34 et une belle ouverture de type 1
Soutien de type 1
• 290 : avec le 34 et une belle ouverture de type 2
Soutien de type 2


OUVERTURES DE CAPOT
• 250 : 8 plis et pas d’annonce
• 270 : 8 plis et belote
• 300 : 8 plis et 50
• 320 : 8 plis et 50 + belote
• 350 : 8 plis et 100
• 370 : 8 plis et 100 + belote
• 390 : 8 plis cartes de la même couleur
Nota : on n’ajoute jamais les tierces avec le capot

6- Soutiens

LES SOUTIENS AUX OUVERTURES

Pour expliquer les soutiens, on supposera dans un premier temps que l’adversaire qui suit l’ouvreur, passe toujours.

PASSE

Cela ne signifie pas l'absence totale de soutien :
• comme les conventions obligent à avoir un jeu minimum pour le soutien + 10, on peut être dans l'obligation de passer malgré un léger (mais insuffisant) soutien.
• on peut aussi choisir de passer par sécurité avec un jeu qui aurait permis un soutien + 10 à la limite.


SOUTIENS AUX OUVERTURES DE TYPE 1

Soutien + 10

Ce soutien indique un soutien sans rien promettre de précis.

Il y aura généralement au moins un atout pour permettre d’entamer atout au jeu de la carte.

Il n’y aura généralement pas le 14 ni le 20

Soutien + 10 après une ouverture 80 :

Les cas typiques de soutien + 10 sont 3 cartes en soutien, (3 atouts + 0 As ou 2 atouts + 1 As ou 1 atout + 2 As ou 0 atout + 3 As).

Pour soutenir malgré 0 atout, il faut 3 As ou bien 2 As avec des plus values (10, R ou 10 3ème ou 2 As, 10 …)
Avec 0 atout + 1 ou 2 As, il faut passer car l’ouverture 80 est souvent faible à l’atout et la méthode donne la priorité à l’atout (non aux As).

Avec 1 atout au moins, on peut soutenir avec 2 cartes seulement si on a des plus value :
• Belote + 0 As (soit 2 cartes mais 2 atouts + 20 points sûrs de belote).
• 1 atout + 1 As dans une tierce majeure. Il n’y a que 2 cartes (1 atout + 1 As) mais la tierce majeure compense.

Le soutien + 10 pourra aussi se faire avec des jeux plus forts :
• quand l’absence du 14 ou du 20 empêchent d’ajouter 20 ou davantage (3 atouts + 3 As ou Belote + 3 As …).
• ou par mesure de sécurité ( Avec 14 sec + 1 As et rien à côté ou 14 2ème + rien à côté, le soutien + 20 est permis mais on se limite à + 10 par sécurité).

Soutien + 10 après une ouverture 120 ou 140 ou 180 :

Ces ouvertures promettent au moins l’atout type et toujours une force suffisante grâce aux annonces, on pourra donc soutenir +10 avec des jeux plus faibles que ci-dessus. Par exemple on pourra soutenir + 10 avec 0 atout + 2 As ou 2 atouts + 0 As et du jeu à côté (10, R 3ème …).

Cette convention + 10 permet de soutenir les ouvertures de type 1 même quand on ne dispose pas du 14 ni du 20, ce qui présente l’avantage de maintenir les enchères ouvertes pour permettre à l'ouvreur de reparler au 2ème tour.
Si le soutien + 10 imposait le 14 ou le 20 (comme dans certaines conventions), il faudrait passer malgré des soutiens assez forts mais ne disposant pas du 14 ou du 20.


Soutien + 20

Ce soutien promet le 14 sec ou le 20 sec au minimum.

Cas typique avec force de soutien normale :
• 20 sec + 0 As.
• 14 sec + 1 As.
• 14 sec + 0 As et des plus values (10, R ou deux 10 2ème ou une tierce 10, V, D)
• 14 2ème + 0 As

Après une ouverture 80 si on a le 14 sec et rien à côté on pourra passer ou ne soutenir que + 10 car pour soutenir il faut le minimum promis mais aussi une force de soutien suffisante.

Après une ouverture 120 ou 140 ou 180 on pourra soutenir + 20 même avec le 14 sec et rien à côté car la force des ouvertures le permet mais dans tous les cas il faut le 14 ou le 20.

Le soutien + 20 peut se faire avec des soutiens plus forts pour les cas où les conventions interdisent un soutien plus élevé :
• Avec 14 4ème dont Belote + 0 As, le soutien est très fort mais il faut un As pour soutenir + 30.
• Avec 20 sec + 3 As, le soutien est très fort mais il faut deux atouts pour soutenir à partir de + 30
Avec ces soutiens très forts, il faut résister à la tentation de soutenir davantage que + 20 car ce serait promettre un jeu qu’on ne possède pas. On doit soutienir + 20 au 1er tour et si le partenaire relance ou si un adversaire parle on peut rajouter au tour suivant.

Il faut toujours avoir le minimum promis en particulier à l’atout.

Par contre on pourra avoir un jeu qui permettrait de dire + 30 mais se limiter à + 20 par sécurité. Par exemple avec 14 2ème + 1 As et rien à côté, le soutien + 30 est permis mais on se limite à + 20.

Il n’y a jamais obligation de monter au maximum permis, on peut avoir plus mais jamais moins que promis.


SOUTIEN + 30, + 40 et + 50

Ces trois soutiens promettent l’atout complémentaire de celui de l’ouverture type en soutien (l’atout type) c'est-à-dire 14 2ème ou 20 2ème.

Soutiens pour toutes les ouvertures de type 1
Soutien + 30 : 14 2ème + 1 As ou 20 2ème + 1 As.
Soutien + 40 : 14 2ème + 2 As ou 20 2ème + 2 As.
Soutien + 50 : 14 2ème + 3 As ou 20 2ème + 3 As

Très important à noter, il faut au moins 1 As à partir de + 30.

Il n’y a jamais obligation de soutenir au maximum de la convention car il faut en plus une force de jeu en rapport avec le niveau atteint par le contrat. Par exemple avec 14, 7 d’atout + 2 As et que des petites cartes à côté, le soutien + 40 est permis mais on pourra se limiter à + 30 par sécurité et dans ce cas l'ouvreur comprendra 14 ou 20 2ème + 1 As en soutien car c’est le mini promis.


Soutiens spécifiques (en plus) pour l’ouverture 80 :

Pour soutenir, le partenaire suppose toujours l’atout type à l’ouverture mais si l’ouvreur ne possède ni le 14 et ni le 20, le partenaire pourra avoir le 34 en soutien. Pour cette raison nous avons ajouté les possibilités suivantes :
Soutien + 30 : indique aussi 34 2ème + 0 As
Soutien + 40 : indique aussi 34 2ème + 1 As
Soutien + 50 : indique aussi 34 2ème + 2 As
Soutien + 60 : indique 34 2ème + 3 As
Ces cas avec le 34 en soutien ne peuvent pas se produire avec les autres ouvertures de type 1 qui promettent toutes soit le 14 soit le 20



SOUTIENS AUX OUVERTURES DE TYPE 2

Soutien + 10 :

Ce soutien ne promet pas l’atout type mais il promet au minimum 1 As :
• 2 atouts + 1 As (cas type)
• 1 atout + 2 ou 3 As
• 0 atout + 3 As
Si l’adversaire qui suit l’ouvreur parle on pourra soutenir + 10 avec un peu moins (1 atout + 1 à 3 As et 0 atout + 2 ou 3AS).

Soutien + 20 : Il promet 2 atouts + 2 As

Soutien + 30 : Il promet 2 atouts + 3 As

Il faut au minimum 2 atouts (l'atout type) et le nombre d’As promis pour soutenir + 20 ou + 30.


SOUTIENS AUX OUVERTURES DE TYPE 3

Tout comme ci-dessus mais avec 1 atout de moins.

Soutien + 10 : Il ne promet pas l’atout type mais promet au minimum 1 As :
• 1 atout + 1 As (cas type)
• 0 atout + 2 ou 3 As
Si l’adversaire qui suit l’ouvreur parle on pourra soutenir + 10 avec 0 atout + 1 à 3 AS.

Soutien + 20 : Il promet toujours 1 atout* + 2 As

Soutien + 30 : Il promet toujours 1 atout* + 3 As



SOUTIENS AUX OUVERTURES DE TYPE 4

L’atout complémentaire ou atout type en soutien est 0 atout
Soutien + 10 promet 0 atout mini * + 1 As
Soutien + 20 promet 0 atout mini * + 2 As
Soutien + 30 promet 0 atout mini * + 3 As


Remarques importantes sur les soutiens :
Selon la situation de la partie, l’ouvreur pourra prendre certaines « libertés » avec les conventions sachant que pour soutenir le partenaire fera comme si l’ouvreur avait l’atout type de l’ouverture choisie.
Selon la situation de la partie, le partenaire pourra moduler avec la force du jeu soit forcer un peu soit prendre une marge de sécurité mais toujours en respectant scrupuleusement le minimum précis promis par le soutien choisi.
Par exemple sur une ouverture 80 et la main chez l’ouvreur il pourra dire + 20 avec le 14 sec et rien à côté s’il veut prendre un léger risque et inversement il pourra aussi dire + 20 avec 20 2ème + 1 As s’i veut garder une marge de sécurité. Dans les deux cas l’ouvreur pourra compter sur le minimum promis (14 ou 20 sec) mais la force à côté sera adaptée à la situation de jeu.
La logique de ces soutiens est applicable à la Contrée car les annonces y compris la belote n’interviennent pas dans les conventions de soutien.


SOUTIEN AVEC UNE ANNONCE

A la Coinche, il faut tenir compte de la présence d’annonces chez le partenaire de l’ouvreur qui permettent des soutiens spécifiques.

Avec un 50 dans la couleur de l’ouvreur.
On soutient + 60 :
• Avec 7, 8, 9, 10 ce soutien est possible sur les ouvertures 80, 120 (avec V, D, R, A) ou 140 (avec V, D, R, A) ou 160 (avec un carré)
• Pour les « cinquante » plus fort avec le 34 ou le 20, ce soutien + 60 n’est possible que sur les ouvertures 80 et 160 qui ne nécessitent ni le 14 et ni le 20.
Dans les soutiens « sans annonce », il existe un soutien + 60 avec le 34 + 3 As spécifique à l’ouverture 80 sans le 14 ni le 20 ni aucun As mais il sera souvent possible de lever l’ambigüité de ce cas très exceptionnel.

Avec un 50 dans une autre couleur que celle de l’ouvreur.
On n’ajoute pas de points pour le 50, soit on change de couleur en nommant celle du 50 soit on soutient normalement au 1er tour quiite à reparler au tour suivant si possible.

Avec un 100 dans une autre couleur que celle de l’ouvreur
On change dans la couleur du 100.

Avec un carré :
+ 70 indique un petit carré en soutien (D, R, 10)
+ 100 indique un carré d’As.
+ 130 indique un carré de 9.
+ 180 indique un carré de valets.
Ce type de soutien avec annonces dans la couleur du partenaire a pour objectif la bonification et suppose un minimum d’aide dans l’atout de l’ouvreur.
Il faudra être très prudent si un adversaire intervient et éviter de monter trop haut en appliquant systématiquement + 70 ou + 100.

Avec un carré d’As, R, D, 10 ou 9, il sera souvent possible d’ouvrir 160 dans une autre couleur.
Avec un carré de valets on peut aussi ouvrir 220 dans une couleur non encore nommée.

jeudi 1 août 2013

7- Principe du 2ème tour d'enchères

PRINCIPE DES RELANCES DE L’OUVREUR APRES UN SOUTIEN

Au premier tour d’enchères les séquences ouverture / soutiens doivent permettre à l’ouvreur de déterminer si l’équipe a la maîtrise de l’atout ou pas. On a vu que par convention, il y avait deux types de soutiens, ceux qui ne promettent pas l’atout type en soutien et ceux qui promettent l’atout type.


SOUTIEN SANS PROMESSE DE L’ATOUT TYPE

Après ce type de soutien, l’équipe ne recherchera jamais le capot demandé et toutes les relances (y compris la relance + 10) seront des bonifications ou améliorations de contrat.

Les relances à partir de + 20 sont clairement des bonifications.
Excédent de force de l’ouvreur : La nécessité de respecter les conventions peut obliger l’ouvreur à ne pas ouvrir aussi haut que la force de son jeu l’aurait permis, il y a donc une force non utilisée. Le soutien du partenaire revalorise souvent le jeu de l’ouvreur ce qui augmente l’excédent de force non utilisé.
Cet excédent de force va conduire l’ouvreur à bonifier (ou améliorer) le contrat au 2ème tour en ajoutant 20 points ou davantage.

La relance + 10 est une bonification un peu particulière.
Excédent de force du partenaire : La nécessité de respecter les conventions de soutiens peut obliger le partenaire à soutenir moins haut que sa force de soutien le permettrait. Par exemple après une ouverture 80, si le partenaire possède V, D, R à l’atout + 0 As et en l’absence d’As, il doit se limiter à + 20 qui ne promet que 14 ou 20 sec + 0 As. Le soutien avec 20 3ème + belote + tierce est bien plus fort que + 20 mais pour soutenir + 30, il faut 14 ou 20 2ème mini + 1 As, il y a donc une force de soutien non utilisée.
Cette force est perdue si tout le monde passe et la relance + 10 de l’ouvreur a surtout pour objet de garder les enchères ouvertes afin de permettre au partenaire de reparler au 2ème tour, quitte pour cela à forcer un peu pour relancer de 10 et à ne passer.

Si l’adversaire parle après le soutien, cela maintient les enchères ouvertes ce qui permet au partenaire de reparler s’il a un excédent de soutien. Dans ce cas, l’ouvreur n’a plus la nécessité forcer une relance de 10 et il peut donc passer plus facilement.


SOUTIEN AVEC PROMESSE DE L’ATOUT TYPE

Les relances à partir de + 20 sont clairement des bonifications.
L’ouvreur a déterminé que malgré le soutien du partenaire, le capot demandé est trop risqué et il décide de bonifier le contrat de 20 points ou davantage pour les mêmes raisons que ci-dessus.

La relance + 10 n’est plus une bonification, c’est une recherche de capot demandé.
L’ouvreur a déterminé grâce à son jeu et au soutien du partenaire, que le capot demandé a de grandes chances d’être réalisé si le partenaire possède 1 ou 2 plis de plus que celui ou ceux promis.
L’équipe n’est plus dans une logique de bonification basée sur des excédents de force en points, elle est dans une logique de capot demandé basé sur un nombre de plis.
La relance + 10 est une demande de plis supplémentaires et le partenaire devra passer avec 0 pli en plus, ajouter 10 avec 1 pli en plus et ajouter 20 avec 2 plis au moins en plus, indépendamment de l’excédent de force (en points) qu’il pourrait avoir.

En résumé, après un soutien qui promet l’atout type :
• Ouverture type 1 : soutiens + 30, + 40 et + 50
• Ouverture type 2 et 3 : soutiens + 20 et + 30
• Ouverture type 4 : soutiens + 10, + 20 et + 30

La relance + 10 de l’ouvreur est une recherche de capot demandé.

Le partenaire devra indiquer son nombre de pli en plus de ceux promis par le soutien, sans considération de la force de soutien en points :
• Passe avec 0 plis
• + 10 avec 1 pli supplémentaire
• + 20 à partir de deux plis supplémentaires

mercredi 31 juillet 2013

8- Capots demandés à coup sûr

RECHERCHE DU CAPOT DEMANDE A COUP SÛR

Il y a trois conditions pour qu’un capot demandé soit réalisés dans 100% des cas contre toutes distributions et toutes défenses :
• il faut être sûr que les adversaires ne feront pas de plis à l’atout (maîtrise de l’atout par l’équipe)
• il faut compter 8 plis potentiels pour l’équipe
• il faut être sûr de pouvoir réaliser les plis potentiels de l’équipe.

Les conditions sont examinées l’une après l’autre, à chaque fois que l’ouvreur reçoit un soutien qui promet l’atout type (ce type de soutien implique aussi la présence d’au moins un As non atout).

Si les trois conditions sont remplies :
• et s’il y a 8 plis potentiels, l’ouvreur demande le capot
• ou s’il y a 6 ou 7 plis, l’ouvreur relance de 10 pour demander de plis supplémentaires.

En cas de relance + 10, le partenaire doit indiquer les plis en plus de ce qu’il a promis (indépendamment de l’excédent de force en points qu’il pourrait avoir) :
• avec 0 pli, le partenaire doit passer
• avec 1 pli supplémentaire, il ajoute 10
• avec 2 plis ou davantage, il ajoute 20.

S’il y a 8 plis potentiels au total, l’ouvreur demande le capot sinon il passe.

Si une des conditions n’était pas totalement remplie et si l’ouvreur décidait de demander le capot, il ne s’agirait plus de capots sûrs mais de capots plus ou moins probables. Seul l’ouvreur est en mesure de déterminer si le capot non sûr mérite d’être demandé en se basant sur son jeu réel et sur ce que promet le soutien de son partenaire. Cela fera l’objet d’un autre chapitre.


EXAMEN DES TROIS CONDITIONS DE CAPOT SÛR

Première condition : Etre sûr qu’il n’y aura pas de pli atout adverse.

Il faut l’atout type à l’ouverture et l’atout type en soutien. Ces conditions sont nécessaires mais pas suffisantes car il faut en plus pouvoir jouer atout avant qu’un adversaire ne fasse un pli en coupant.
Ce point a été développé dans le chapitre sur la maîtrise de l’atout.

Si cette condition n’est pas totalement remplie, le capot ne sera pas sûr à 100% mais seulement probable à 99% ou 95% ou moins selon le risque qui sera pris par l’ouvreur.


Deuxième condition : Avoir au moins 8 plis potentiels pour l’équipe.

Si la première condition est remplie, l’ouvreur peut compter les plis potentiels de l’équipe en se basant sur sa main et le soutien promis par le partenaire.

Le nombre de plis potentiels de l’équipe est égal :
• au nombre d’atout de l’ouvreur qui a la main la plus longue en atout,
• plus le nombre d’As de l’ouvreur,
• plus les cartes qui collent à un As de l’ouvreur (As, 10 = + 1 pli ; A, 10, R = + 2 plis …),
• plus le nombre d’As promis par le soutien.
Quand l’équipe possède les 3 As l’ouvreur peut déduire la couleur des As en face et donc ajouter ses 10 2ème si l’As est connu en face.

Il faut trouver 6 plis minimum pour pouvoir continuer la démarche et examiner la 3ème condition.

Exemple 1 : Sud ouvre 80 P avec le jeu ci-dessous
Pique : PR, P9, P8, P7
Cœur : C10, C7
Carreau : KA, K10
Trèfle : ---
Nord soutien +30 qui promet 14 ou 20 2ème + 1 As.
Sud ayant 14 4ème comprend 20 2ème chez Nord ce qui donne :
• 4 plis à l’atout (main longue du preneur)
• 1 As chez Sud (KA)
• 1 pli à côté de l’As de Sud (K10)
• 1 As promis chez Nord
• 0 pli de 10 2ème car la couleur de l’As de Nord n’est pas connu (C ou T)
Sud compte 7 plis au total, il pourra examiner la 3ème condition.

Exemple 2 : Sud ouvre 80 P avec le jeu ci-dessous
Pique : PR, P9, P8, P7
Cœur : C10
Carreau : KA, KR, K10
Trèfle : ---
Nord soutien +30 qui promet 14 ou 20 2ème + 1 As.
Sud ayant 14 4ème comprend 20 2ème chez Nord ce qui donne :
• 4 plis à l’atout
• 1 As chez Sud (KA)
• 2 plis à côté de l’as de Sud (K10 et KR à côté KA)
• 1 As promis chez Nord
• 0 pli de 10 2ème.
Sud compte 8 plis au total, il pourra examiner la 3ème condition.

Exemple 3 : Sud ouvre 80 P avec le jeu ci-dessous
Pique : PR, PD, P9, P8
Cœur : C10, C7
Carreau : KA, K7
Trèfle : ---
Nord soutien +40 qui promet 14 ou 20 2ème + 2 As.
Sud ayant 14 4ème comprend 20 2ème chez Nord ce qui donne :
• 4 plis à l’atout
• 1 As chez Sud
• 0 plis à côté de l’As de Sud
• 2 As promis chez Nord
L’équipe possède les 3 As, Sud possède KA. Il déduit que les 2 As de Nord sont C et T et donc qu’il fera un pli avec sont 10 2ème à C (l’As étant en face).
• 1 pli de 10 2ème.
Sud compte 8 plis au total, il pourra examiner la 3ème condition.

Avant de relancer de 10 (avec 6 ou 7 plis potentiels) ou demander le capot (avec 8 plis potentiels), il faut vérifier que le 3ème condition est remplie.


Troisième condition : Etre sûr de pouvoir réaliser les plis potentiels de l’équipe.

Quand la 1ère condition est remplie, éliminer les atouts adverses ne pose aucun problème.
Il faudra 2 tours d’atouts si l’équipe possède 34 6ème et il faudra 3 tours avec 45 5ème.

Il faudra ensuite que chaque joueur ait la main pour réaliser ses plis non atouts.

L’OUVREUR n’aura jamais de problème pour réaliser ses plis non atouts, soit il sera en main après l’élimination des atouts adverses ou soit il pourra reprendre la main en coupant (puisque c’est lui qui possède la main longue à l’atout).

Le PARTENAIRE de l’ouvreur n’aura pas de problème quand il sera en main au moment de l’élimination des atouts adverses mais il y aura un problème de reprise de main si c’est l’ouvreur qui est en main à ce moment là.

1- Examen des cas où le PARTENAIRE EST EN MAIN à l’élimination des atouts adverses

Ouvertures de type 1 :

Il faut dans la très grande majorité des cas, jouer 2 tours d’atout, pour être sûr d’éliminer les atouts adverses :

Quand le partenaire promet 14 2ème, il n’y a pas de problème de main qui sera toujours chez le partenaire :

• si le partenaire a l’entame : il joue petit vers le 20 de l’ouvreur qui rejoue vers le 14 du partenaire,

• si l’ouvreur à l’entame : il joue le 20 puis petit atout vers 14 du partenaire.


Quand le partenaire possède 20 2ème, il y a un problème dans un cas sur deux :

• si le partenaire à l’entame : il joue le petit atout vers le 14 et retour vers le 20 du partenaire donc pas de problème de main (il ne joue pas son 20 car il connaît le 14 en face).
Très important : Dès l’instant où l’ouvreur relance de 10 pour rechercher le capot demandé, il doit avoir obligatoirement l’atout type soit le 14 4ème mini dans ce cas. Le partenaire ne doit donc pas jouer son 20 en premier mais il doit jouer un petit atout vers le 14 du preneur. Le 2ème tour d’atout donne la main au partenaire.

• si l’ouvreur a l’entame : il n’a pas le choix et doit jouer petit atout vers le 20 du partenaire et le retour vers 14 redonne la main à l’ouvreur donc la main sera au mauvais endroit.

On constate que dans le cas des ouvertures 80 et 120 (type 1), il y aura un problème de main 1 fois sur 4 quand le partenaire aura le 20 2ème avec la main chez l’ouvreur.

Cas particulier prévisible par l’ouvreur où un seul tour d’atout suffit :
Si l’ouvreur possède le 14 5ème par la belote, il joue la dame de la belote en premier pour indiquer un nombre impair d’atouts (3 ou 5) et comme l’ouvreur doit au moins avoir au moins 4 atouts (l’atout type), le partenaire va comprendre 5 atouts chez l’ouvreur. Dans ce cas, il prend du 20 et ne rejoue pas atout puisque le seul atout adverse est tombé, il fait de suite ses plis non atouts sans risque de se faire couper.

Cas particulier non prévisibles par l’ouvreur, où un seul tour d’atout suffit :
Si 4 atouts tombent sur le 1er tour, les 2 atouts adverses sont éliminés au 1er tour, de même si le partenaire possède le 20 3ème, le 1er tour d’atout va éliminer l’unique atout adverse. Dans ces cas le partenaire prend du 20 et n’est pas obligé de rejouer atout, il fait de suite ses plis non atouts sans risque de se faire couper.
Cependant, ces cas ne sont pas prévisibles par l’ouvreur, ils ne sont pas considérés pour les capots sûrs
.

Pour les ouvertures 140 ou 180 qui sont aussi de type 1, il n’y aura jamais de problème car la présence du 20 au moins 4ème est impérative chez l’ouvreur donc le partenaire aura toujours le 14 2ème et ne sera jamais le cas défavorable du 20 2ème chez lui.


Ouvertures de types 2, 3 et 4

Le partenaire ne sera jamais en main après 1 ou 2 tours d’atout donc il y aura toujours le problème de mise en main du partenaire par l’ouvreur.

On voit déjà à ce stade que les ouvertures de type 1 sont de loin les plus favorables au capot demandé à coup sûr.


2- Examen des cas où le PARTENAIRE MIS EN MAIN à coup sûr par l’ouvreur

Quand l’équipe a les 3 As
L’ouvreur peut déduire la couleur du ou des As du partenaire et s’il possède une carte dans un des As connu, il est sûr de pouvoir donner la main à son partenaire.

Pour les 4 types d’ouverture, c’est le seul moyen pour l’ouvreur d’avoir la certitude de mettre en main le partenaire après deux tours pour éliminer les atouts adverses.

Si l’équipe n’a pas le 3 As, l’ouvreur n’a aucun moyen de connaître la couleur d’un as du partenaire donc il n’est jamais sûr de pouvoir donner la main au partenaire.
Pour les ouvertures de types 2, 3 et 4, il y a la possibilité de l’option « Couleur des As » qui permet, quand on a 2 As en soutien, d’indiquer la couleur soit de 1 As sur deux soit des 2 As.

Nota : Pour les capots sûrs, on ne considère pas les possibilités aléatoires de donner la main suite à un appel du partenaire.

Si les conditions ne sont pas réunies, l’ouvreur peut soit bonifier soit tenter de demander un capot non sûr.


Si les trois conditions sont réunies :

- Avec au moins 8 plis potentiels, l’ouvreur demande le capot.

- Avec 6 ou 7 plis potentiels, l’ouvreur fait une relance de 10 pour savoir si le partenaire possède 1 ou 2 plis sûrs en plus de ceux promis :
• avec 0 pli supplémentaire le partenaire passe
• avec 1 pli, il ajoute 10
• à partir de 2 plis, il ajoute 20 (il n’ajoute jamais plus que 20 points).

Si la réponse du partenaire donne 8 plis, l’ouvreur demande le capot sinon il passe.


EXEMPLES RECHERCHE DE CAPOT DEMANDE A COUP SÛRS

Ouest donneur
Exemple 1
SUD
Pique : P10, P9, P8, P7
Cœur : C10
Carreau : KA, KR, K10
Trèfle : ---

NORD
Pique : PD, PV
Cœur : ---
Carreau : K9, K8, K7
Trèfle : TA, T10

Sud ouvre 80P, Nord soutient 110P, Sud relance 180P

Nord promet 20 2ème + 1 As avec le soutien + 30
1- Sud est en main, il est sûr de faire tomber les atouts adverses.
2- Sud compte 8 plis potentiels.
3- Sud n’est pas sûr de pouvoir donner la main à Nord.
Le capot n’est pas sûr.

Le capot est possible mais Sud choisit de bonifier le contrat, il perdra au maximum 1 pli, il compte 130 faits + 50 d’annonce et monte à 180.

Nota : Quand le capot n’est pas sûr, il ne faut pas le demander cela permet ensuite de jouer basique et de souvent le réaliser. En forçant la demande de capot cela oblige à « finasser » pour le réaliser et souvent il chute.

Exemple 2
SUD
Pique : PV, P10, P8, P7
Cœur : C10
Carreau : KA, KR, K10
Trèfle : ---

NORD
Pique : PD, P9
Cœur : ---
Carreau : K9, K8, K7
Trèfle : TA, TR, T10

Sud ouvre 80P, Nord soutient 110P, Sud relance 250P

Nord promet 14 2ème + 1 As et Sud compte 8 plis potentiels.
1- Sud est en main, il est sûr de faire tomber les atouts adverses.
2- Sud compte 8 plis potentiels.
3- Nord sera en main après le 2ème tout d’atout.
Le capot est sûr, Sud demande 250.

Jeu de la carte
Sud joue le 20 puis rejoue pour donner la main au 14 de Nord.
Même si 4 atouts tombent au 1er tour (ce qui élimine les atouts adverses) Sud rejoue pour donner la main.
Nord joue TA et Sud défausse C10.
Nord continue maître (jeu basique), Sud coupe et termine les plis.


Exemple 3
SUD
Pique : PV, P10, P8, P7
Cœur : CR, C10
Carreau : KA, K10
Trèfle : ---

NORD
Pique : PD, P9
Cœur : CD
Carreau : K9, K8, K7
Trèfle : TA, T10

Sud ouvre 80P, Nord soutient 110P,
Sud relance 120P (+10), Nord relance 130P (+ 10 soit de plus, T10)
Sud demande le capot.

Nord promet 14 2ème + 1 As (+ 30)
1- Sud est en main, il est sûr de faire tomber les atouts adverses.
2- Sud compte 7 plis potentiels.
3- Nord sera en main après le 2ème tout d’atout donc pas de problème de mise en main.

Sud relance de 10 pour demander les plis en plus de ceux promis
Nord ajoute 10 pour le T10 à côté de TA

Le capot est sûr, Sud demande 250

Jeu de la carte
Sud joue le 20 puis rejoue atout vers le 14, Nord est en main
Nord joue TA et Sud défausse C10.
Nord joue T10 et Sud défausse CR
Nord joue K9 ou CD et Sud termine.
Aucun problème pour faire 8 plis.


Exemple 4
SUD
Pique : P10, P9, P8, P7
Cœur : C10, C7
Carreau : KA, K7
Trèfle : ---

NORD
Pique : PD, PV
Cœur : CA
Carreau : K9, K8, K7
Trèfle : TA, T8

Sud ouvre 80P, Nord soutient 120P,
Sud demande le capot.

Nord promet 20 2ème + 2 As (+ 40)
1- Sud est en main, il est sûr de faire tomber les atouts adverses.
2- Sud compte 8 plis potentiels, 4 atouts, 3 As et 10 2ème C (plis sûr car CA est connu en face)
3- Sud sera en main après 2 tours d’atout mais l’équipe a 3 As, Sud déduit CA et TA chez Nord, il a du cœur pour donner la main.

Jeu de la carte
Sud joue P7 et Nord met P9, Nord rejoue PD vers PV de Sud
Sud joue C7 et Nord CA
Nord joue TA et Sud défausse K7
Nord Sud joue T8, Sud coupe et fait le reste.


Exemple 5
SUD
Pique : PR, PD, P9, P8, P7
Cœur : C10
Carreau : KA, KD
Trèfle : ---

NORD
Pique : PV, P10
Cœur : ---
Carreau : K9, K8, K7
Trèfle : TA, T10, T7

Sud ouvre 80P, Nord soutient 110P,
Sud relance 120P (+10), Nord relance 130P (+ 10)
Sud demande le capot.

Nord promet 20 2ème + 1 As (+ 30)
1- Sud est en main, il est sûr de faire tomber les atouts adverses.
2- Sud compte 7 plis potentiels, 5 atouts, 2 As.
3- Sud sera en main après le 2ème tour d’atout mais l’ouvreur possède 14 + belote 5ème et en jouant D de la belote en premier Nord comprendra 5 atout donc 1 tour d’atout suffit Nord garde la main (ne rejoue pas le 2ème tour d’atout inutile).

Etant sûr que la main sera au bon endroit, Sud relance de 10.
Nord indique 1 pli en plus (10 à côté de l’As).
Sud demande 250 + belote (on peut ajouter + 20 de tierce)

Jeu de la carte
Sud joue PD qui indique 5 atouts et Nord met PV
Nord ne rejoue pas atout car les atouts adverses sont épuisés.
Nord joue TA, Sud défausse C10
Nord joue T10, Sud défausse KD
Ensuite Sud reprend la main soit à K soit par une coupe T
Sud coupe et fait le reste.


Nous avons donné quelques exemples de capots demandés à coup sûr :
• ceux où les adversaires ne font pas de plis à l’atout
• ceux où on est certain de réaliser tous les plis potentiels de l’équipe.
• ceux qu’on peut surcontrer en cas de contre.

Les capots demandés sans satisfaire les 3 conditions seront plus ou moins probables.
Ce sont de capots demandés qu’on ne surcontre pas
.


mardi 30 juillet 2013

9- Capots demandés non sûrs


DEMANDE DE CAPOT NON SÛR

On a vu qu’il y a trois conditions pour que le capot demandé soit sûr à 100% :

• être certain que les adversaires ne feront pas de plis à l’atout
• compter 8 plis potentiels pour l’équipe
• être sûr de pouvoir réaliser les plis potentiels de l’équipe.

Si les trois conditions ne sont pas parfaitement remplies, le capot demandé ne sera pas sûr à 100%.
Le capot sera plus ou moins probable selon la prise de risque décidée par l’ouvreur.


Première condition non remplie : L’adversaire a une chance de faire un pli à l’atout.

Exemple 1 : Pique : PA, PV, P9, P7 / Cœur : CA, CR, C10 / Carreau : KA / Trèfle : ---

L’ouvreur a la main et pourra entamer atout.

La condition 1 n’est pas totalement remplie car un adversaire fera un pli si le 10 d’atout est 4ème.
La condition 2 est remplie (si le 10 d’atout n’est pas 4ème).
La condition 3 est remplie. Il n’y a pas de problème de main à donner au partenaire.

L’ouvreur choisit de négliger le risque du 10 4ème d’atout dans une même main.
Ce risque est généralement considéré comme acceptable car la probabilité de 10 4ème est de l’ordre du 1%.
L’ouvreur demande le capot à pique qui est sûr à 99% environ donc non sûr à 100%.


Exemple 2 : Pique : PR, PV, P9, P 8, P7 / Cœur : CA, C10 / Carreau : KA / Trèfle : ---

L’ouvreur a la main et pourra entamer atout.

La condition 1 n’est pas totalement remplie car un adversaire fera un pli si le 11 est 3ème.
Les deux autres conditions sont remplies (si le 11 n’est pas 3ème).

L’ouvreur choisit de négliger le risque du 11 3ème dans une même main, ce risque est de l’ordre de 5%.
L’ouvreur demande le capot à pique qui est sûr à 95%.


Exemple 3 : Pique : PD, P9, P8, P7 / Cœur : CA, C10 / Carreau : KA / Trèfle : TV

Un adversaire a la main.

L’ouvreur parle 80P.
Le partenaire soutient 110P ce qui promet 20 2ème + 1 As et comme l’ouvreur a 2 As, l’équipe possède les 3 As non atouts.
Les adversaires passent.

La condition 1 n’est pas totalement remplie car c’est un adversaire qui a la main.
Comme l’équipe possède les 3 As elle pourra prendre la main au 1er pli non atout et pourra ensuite jouer atout.

La condition 1 est remplie si un adversaire ne fait pas le 1er pli en coupant.

La condition 2 est remplie car l’équipe a 8 plis potentiels.

La condition 3 est remplie car les plis potentiels seront réalisés :
• si c’est le partenaire qui prend la main avec l’as de trèfle il joue le 20 puis rejoue atout et les 8 plis sont faits.
• Si l’ouvreur prend la main à cœur ou carreau, il joue 2 tours d’atout puis joue trèfle pour l’as connu chez le partenaire.

Le seul risque est donc une coupe du 1er pli par un adversaire.

Le capot est très probable mais pas sûr.


Exemple 4 : Pique : PD, P9, P8, P7 / Cœur : CA, C10 / Carreau : KA, KV / Trèfle : ---

Un adversaire a la main.

Il s’agit du même jeu que dans l’exemple 3 mais l’ouvreur possède KV au lieu de TV.

Tout se passe comme dans l’exemple précédent, ouverture 80P / soutien 110 P …

La condition 1 est remplie si on néglige le risque de la coupe de l’entame ce qui n’est pas sûr à 100%.

La condition 2 est remplie car l’équipe a 8 plis.

La condition 3 pose problème :
• si c’est le partenaire qui prend la main avec l’as de trèfle il n’y a pas de problème
• si l’ouvreur qui prend la main à cœur ou carreau, il se retrouve en main après 2 tours d’atout mais il n’a pas de trèfle pour joue vers l’as du partenaire.
Il y aura probablement la perte d’un pli à carreau.

Le capot est possible moins nettement moins probable que dans l’exemple 3.


Deuxième condition non remplie : L’équipe n’a pas les 8 plis potentiels

Exemple 5
Pique : PA, PV, P9, P 8, P7 / Cœur : CA, C10, C9 / Carreau : --- / Trèfle : ---

L’ouvreur a la main et pourra entamer atout.

La condition 1 est totalement remplie avec 45 5ème.

La condition 2 n’est pas remplie car il n’y a que 7 plis mais il y a un 8ème pli possible à cœur si le roi n’est pas 3ème.

Si l’ouvreur dit 110P et que le partenaire soutient 120P ou 130P pour indiquer 1 ou 2 As, il y aura 8 plis potentiels (au moins) et la condition 2 sera remplie mais la condition 3 n’a aucune chance d’être remplie car l’ouvreur est bicolore et ne pourra jamais donner la main au partenaire pour faire son pli potentiel.
Dans ce cas, soit l’ouvreur ouvre 110P puis il passe même si le partenaire soutient 120P ou 130P soit il décide de négliger le risque du roi 3ème à cœur (risque de l’ordre de 5%) et compte 8 plis dans sa main.

L’ouvreur demande le capot à pique qui est sûr à 95% (sûr sauf roi 3ème à cœur)


Exemple 6
Pique : PD, PV, P9, P 8, P7 / Cœur : CA, C10, C9 / Carreau : --- / Trèfle : ---

C’est le même jeu que l’exemple 5 sauf que l’ouvreur a le 34 5ème au lieu de 45 5ème ce qui ajoute a le risque du 11 3ème chez un même adversaire au risque du roi 3ème à cœur.

Dans cet exemple, les 2 premières conditions ne sont pas totalement remplies ce qui réduit les chances de réussite du capot demandé.



Troisième condition non totalement remplie

On suppose les deux premières conditions sont remplies.

En ce qui concerne la troisième condition, on ne considère pas les cas où elle est remplie à coup sûr :
• soit parce que le partenaire sera en main après l’élimination des atouts adverses
• soit parce que l’ouvreur est sûr de pouvoir donner la main dans un As connu du partenaire (l’équipe a les 3 As non atouts)

On ne considèrera que les cas ou l’ouvreur est en main après l’élimination des atouts adverses et qu’il n’est pas sûr à 100% de pouvoir donner la main au partenaire qui a promis 1 ou 2 As en soutien mais dont il ne connaît pas la couleur.

C’est l’exemple classique des ouvertures de type 2, 3 et 4 :
• l’ouvreur est quasiment toujours en main au moment où les atouts adverses sont éliminés,
• l’ouvreur peut facilement déterminer si l’équipe possède 8 plis potentiels dès le soutien du partenaire,
• le seul problème est de donner la main au partenaire qui a indiqué 1 ou 2 As en soutien.

Le principal moyen pour l’ouvreur de donner la main est de répondre à un appel ce qui signifie :
• que le partenaire a pu faire un appel
• que l’ouvreur a une carte dans la couleur appelée

Si le partenaire a promis deux As, il y a de bonne chance qu’il sera en mesure de faire un appel et s’il n’a promis qu’un seul As les possibilités diminuent.

Si le preneur est quadricolore il a le maximum de chance de pouvoir jouer dans le couleur d’un appel, s’il est tricolore les chances diminuent et elles sont les plus faibles s’il est bicolore.

Le capot demandé sera bien plus probable avec deux as en soutien et une main quadricolore qu’avec un seul As en soutien et une main bicolore.

L’ouvreur doit mesurer les chances qu’il aura de pouvoir donner la main en répondant à un appel avant de décider de demander le capot.

La réussite dépend aussi beaucoup de la qualité des appels.


DEFINITION DE L’APPEL (quand l’équipe a le contrat).

On appelle « DEFAUSSE » le fait de ne pas fournir la couleur demandée et de ne pas jouer atout (ne pas couper).

On est en « SITUATION D’APPEL » quand le preneur est maître au moment de la défausse et qu’il est évident que c’est lui qui va faire le pli et donc entamer le pli suivant.
Dans cette situation, la carte défaussée par le partenaire sera toujours considérée par le preneur comme un « APPEL », c'est-à-dire une indication de la couleur que la partenaire souhaite ou ne souhaite pas voir jouer au pli suivant.

Inversement si c’est un adversaire qui est maître et va faire le pli et donc entamer le pli suivant, ce n’est une situation d’appel et les défausses ne sont donc pas des appels.

Cas typique de situation d’appel :
• le preneur joue un atout maître dans le jeu (le 20 dans tous les cas, le 14 si le 20 est déjà tombé, le 10 si le 45 est tombé …) et le partenaire n’a pas d’atout, la défausse sera un appel.
• les adversaires n’ont plus d’atout et le preneur joue une carte hors atout qui est maître dans le jeu (un as non atout dans tous les cas, le 10 non atout si l’as est déjà tombé …), c’est une situation d’appel car il ne peut plus y avoir de coupe adverse (atouts éliminés) donc le partenaire fera le pli et entamera le pli suivant.


Il y a différents types d’appel :

DEFAUSSE D’UNE PETITE CARTE (7, 8, 9, V, D, R) en situation d’appel.

C’est l’appel conventionnel

• APPEL DIRECT : On défausse dans la couleur de l’As
Cet appel est largement suffisant.

• APPEL INDIRECT :

Dans les couleurs opposées à l’atout, on appelle indirect :
- Si l’atout est noir, la défausse cœur indique carreau et la défausse carreau indique cœur.
- Si l’atout est rouge, la défausse pique demande trèfle et la défausse trèfle demande pique.

Dans la couleur correspondant à l’atout, on fait l’appel direct :
- Si l’atout est pique, la défausse d’un trèfle demande trèfle (cela ne peut pas être pique puisque c’est l’atout).
- si l’atout est cœur, la défausse d’un carreau demande carreau (cela ne peut pas être cœur puisque c’est l’atout).

Cet appel apporte un petit avantage mais ce n’est pas déterminant.

Il existe aussi un appel « refus de couleur » qui consiste à défausser la couleur qu’on ne souhaite pas. Cet appel négatif est plutôt moins efficace.


DEFAUSSE D’UN GROSSE CARTE en situation d’appel.

C’est une indication de jeu qui a valeur d’appel.

Défausse d’un As
Cela indique la présence du 10 à côté de l’As défaussé donc une demande de la couleur de l’As défaussé, c’est un appel très clair.
L’inconvénient est que cet appel supprime un pli potentiel.
Dans le cas où le 10 a été indiqué comme pli supplémentaire sur la relance du preneur en vue du capot demandé, il ne faut pas défausser l’As car cela reviendrait à supprimer un des deux plis promis.

Défausse d’un 10
Cela indique l’absence de l’As de la couleur car avec As, 10 il faut défausser l’As.
C’est un refus de la couleur défaussée.

Si le partenaire a promis deux As, cet un appel est parfait car il indique en une seule fois la couleur des deux As promis.
Quand on a promis deux As, il ne faut pas hésiter à défausser un 10 même 2ème pour faire l’appel dans les deux autres couleurs.

Si le partenaire a promis un As, cet un appel est un pis-aller.
Il vaut mieux faire un appel conventionnel, direct ou indirect si on peut, sinon défausser l’As avec As, 10 (si un seul pli a été promis) et seulement en 3ème priorité défausser un 10 pour refuser une des trois couleurs possibles.


CONCLUSION SUR LES CAPOTS NON SÛRS DEMANDES

La réussite peut varier de pratiquement sûre a peu probable :
• un capot sûr, sauf 10 4ème dehors est sûr à plus de 99%
• un capot sûr, sauf 11 3ème dehors est sûr à plus de 95%
• le pourcentage peut baisser rapidement

Quand le risque de perdre un pli est important, il vaut mieux assurer un contrat à 130 (270 points réalisés) plutôt que de chuter 250 points demandés (410 points perdus) soit un différentiel négatif de points 680 si le contrat n’est pas contré et de 1100 points en cas de contre et tout cela pour espérer gagner 120 points.

Dans tous les cas, c’est à l’ouvreur de décider du risque acceptable car il est le seul à pouvoir mesurer ce risque.


samedi 27 juillet 2013

10- Autres type d'enchères

AUTRES TYPES D’ENCHERES


1- Ouvertures au sens large

Pour expliquer la méthode nous n’avons considéré que les ouvertures au sens strict c'est-à-dire la toute première enchère, celle qui ouvre les enchères.

Nous avons vu que le fait d’ouvrir constitue un avantage car cela permet d’indiquer au partenaire une distribution donnée de l’atout en lui demandant de faire les soutiens précis correspondants. Les séquences ouverture / soutiens, permettent de déterminer si l’équipe a la maîtrise de l’atout :
• en cas de maîtrise, la recherche du capot demandé à coup sûr devient l’objectif
• en l’absence de maîtrise, l’objectif est de bonifier le contrat sans rechercher le capot demandé.

Dans la réalité, comme il y a 4 couleurs il se peut que chaque joueur ait la sienne et décide de parler dans sa couleur. Il n’est pas logique qu’un joueur ayant ouvert 80 dans une couleur soit le seul à profiter de l’avantage de l’ouverture précise et des soutiens précis. Pour cette raison nous avons défini l‘ouverture au sens large comme étant une enchère dans une couleur non encore nommée (une nouvelle couleur) supérieure à 10 points.

Par convention, les OUVERTURES AU SENS LARGE auront exactement le même jeu que l’ouverture au sens strict du même niveau.

Exemple 1 :

Sud ouvre 80 Pique, c’est une ouverture au sens strict.
On voit que l’ouverture au sens strict répond aussi à la définition de l’ouverture au sens large, c’est une enchère dans une couleur non encore nommée (la première citée) qui est supérieure à 10 points (on débute à 80 au minimum).

Est dit 90 Cœur, ce n’est pas une ouverture au sens large.
Il s’agit bien d’une couleur non encore nommée mais l’enchère n’est que de 10 points.
C’est une enchère défensive que nous verrons plus loin.

Nord dit 110 Pique, ce n’est pas une ouverture au sens large.
L’enchère est supérieure à 10 points mais la couleur a déjà été nommée.
Il s’agit de la couleur du partenaire donc d’un soutien à l’ouverture de Sud.

Ouest dit 130 Carreau, il s’agit d’une ouverture au sens large car la couleur n’a pas encore été nommée et l’enchère est supérieure à 10 points.
D’après les conventions, il s’agit d’une ouverture de type 2 qui promet le 50 avec le 34.


Exemple 2 : Sud 80P – Est 100C – Nord 130K – Ouest 180T

Il s’agit d’une ouverture au sens strict (80P) et de 3 ouvertures au sens large.

Pour chaque équipe l’ouvreur est celui qui a fait la plus forte ouverture. Nord ouvre 130 à carreau (il l’emporte sur 80P) et Ouest 180 à trèfle (il l’emporte sur 100C).

Ces ouvertures au sens large promettent le jeu exact de l’ouverture stricte du même niveau et les partenaires devront faire les soutiens prévus pour le type considéré.

Il est important de bien identifier s’il s’agit d’une ouverture avec de soutiens précis ou d’une enchère de défense avec des soutiens imprécis.

A la coinche, cette notion d’ouverture au sens large est très intéressante du fait du grand nombre d’ouvertures possible grâce aux annonces.

A la contrée, cette notion n’a aucun intérêt du fait du petit nombre d’ouvertures possibles.



2- Changement de la couleur du partenaire

Pour expliquer la méthode, nous n’avons considéré que les soutiens du partenaire, c'est-à-dire les enchères dans la couleur de l’ouverture.

Dans la réalité, le partenaire peut être amené à changer de couleur de l’ouverture c'est-à-dire faire une enchère une couleur non encore nommée (ce n’est pas la couleur du partenaire puisse qu’on change de couleur et cela ne peut pas être une couleur nommée par un adversaire).

Par convention si le partenaire change de couleur avec un saut (une enchère supérieure à 10 points donc qui saute le premier palier de 10 points), on a convenu que c’était une ouverture au sens large (équivalente à une ouverture au sens strict du même niveau)
Autrement dit, par convention, le changement avec saut est assimilé à une ouverte stricte.

Il reste à examiner le changement de couleur sans saut c’est-à-dire une enchère de 10 points seulement (on ne saute pas le premier palier de 10) dans une autre couleur (non encore nommée).

La signification de ce changement du niveau de l’ouverture du partenaire.


Changement sur une ouverture 80

Ce changement sans saut ne promet pas de jeu précis (contrairement à une ouverture).

L’équipe passe d’une logique offensive (ouverture précise / soutien précis) à une logique défensive (changement non précis / soutien non précis).

Exemple :

Sud ouvre 80P,
Nord change 90K.
Ce changement sans saut est très défensif et il signifie :
• impossible de faire une ouverture plus forte en changeant avec saut, sinon on l’aurait fait.
• absence de jeu pour faire un soutien précis, sinon on l’aurait fait
• le jeu vaut au mieux une ouverture 80
• absence totale de soutien même non précis et crainte de la chute du contrat si on passe
Si l’ouvreur reparle dans sa couleur d’ouverture, il doit s’attendre à jouer seul.
• un autre atout est possible en solution de repli et on espère une aide de l’ouvreur dans cet autre atout.

Soutien :
Le soutien éventuel de Sud sera non précis (il ne promettra rien), mais il faut que Sud tienne compte de la faiblesse de Nord et soit fort pour soutenir cette nouvelle couleur.

Par exemple, il ne faut surtout pas soutenir de 10 avec 0 atout + 1 As ou le 14 sec car ce léger soutien sera à peine suffisant pour ne pas chuter.
Ce type de changement n’est pas constructif, c’est une recherche d’une couleur de repli pour éviter la chute de l’ouverture. En l’absence de couleur solide, il est souvent préférable de passer sur l’ouverture.


Changement sans saut sur ouverture 90

Ce changement est déjà nettement moins négatif car l’ouverture 90 promet un bel atout qui permet à l’ouvreur de se débrouiller seul (même avec 0 atout chez le partenaire).

Pour changer le partenaire devra avoir un atout équivalent à celui de l’ouvreur soit un jeu valant une très belle ouverture 80 ou une ouverture 90 voire 100.
L’ouvreur 90 considèrera que le changement sans saut est fait avec un jeu qui vaut le sien mais dans une autre couleur et s’il veut soutenir.
Le soutien au changement sans saut est non précis (on adopte peut adopter les soutiens du type 2 en considérant le 14 éventuel équivalent à un seul atout).


Changement sans saut sur ouverture 100 (ou davantage)

A partir de 100, les ouvertures promettent un atout solide et précis et une belle force de jeu, il n’y a pas de raison de changer pour une couleur plus ou moins précise.

Pour changer sans saut, il faudra le jeu exact de l’ouverture du niveau.

Ce changement doit être considérer comme un cas supplémentaire d’ouverture au sens large.

On reste dans la logique des enchères précises.


Logique des enchères après une ouverture

Quand le partenaire a ouvert les priorités sont :
• changer de couleur avec saut car cela revient à proposer une meilleure ouverture.
• faire un soutien avec saut.
Presque du même niveau de priorité que ci-dessus.
• sur les ouvertures 100 et davantage, changer de couleur sans saut car cela revient à ouvrir.
• faire un soutien sans saut
• sur l’ouverture 90, changer de couleur sans saut ce qui revient à ouvrir 90 aussi.
Uniquement si on ne peut pas soutenir.
• Passer avec un léger soutien non codifié
• sur l’ouverture 80, changer de couleur sans saut en l’absence de tout soutien et à condition d’avoir un autre atout possible (cela revient à passer en mode défensif).

Dans tous les cas, il faut bien s’entendre avec son partenaire sur les priorités et en particulier sur les changements sans saut. En cas de doute, un soutien codifié à l’ouverture du partenaire n’est jamais une mauvaise option.



3- Enchères défensives

Il ne s’agit pas de développer ici, les enchères de défense mais juste de donner quelques principes.

Quand une équipe ouvre, la première enchère de l’autre équipe (dans une couleur non encore nommée) est une intervention, on intervient dans les enchères ouvertes par les autres.

Par convention, si l’intervention est supérieure à 10 points, c’est une ouverture au sens large équivalente à l’ouverture au sens strict du même niveau.
Autrement dit, par convention, l’intervention avec saut est assimilé à une ouverte stricte de l’autre équipe.

Si l’autre équipe n’a pas le jeu requis pour une ouverture au sens large, elle peut faire une intervention de 10 points seulement.

L’intervention sans saut, n’est plus équivalente à une ouverture, c’est une enchère défensive qui ne promet rien de précis et qui est basée sur une force globale en points qui incluent toutes les ressources du jeu (annonces, nombre d’atouts, une coupe, la main …).

Les enchères défensives se font donc avec des jeux plus faibles que les ouvertures et le partenaire ne devra surtout pas soutenir comme s’il s’agissait d’une ouverture, il doit prendre une marge de sécurité.

Les interventions seront plus ou moins défensives selon la situation et le partenaire devra donc prendre une marge plus ou moins grande selon les cas.


Intervention semi défensive

Une intervention est dite semi-défensive quand le partenaire peut encore parler pour reprendre le contrat.

Exemple 1 :

Ouest est donneur, Sud ouvre 80 P, Est défend 90 C.

L’enchère 90 cœur est une intervention, une équipe a ouvert et c’est la première enchère de l’autre équipe.

Dans ce cas c’est une intervention semi-défensive car le partenaire peut encore parler pour reprendre le contrat.

Elle indique une certaine force et signifie :
• je n’ai pas un jeu assez fort pour ouvrir 100 ou davantage sinon j’aurais fait l’ouverture au sens large,
• si j’avais eu un jeu faible j’aurais passé pour laisser le partenaire reprendre le contrat si possible,
• j’ai un jeu de la force de l’ouverture du niveau (90 dans ce cas) ou du niveau d’avant (80 dans ce cas) et je ne promets pas d’atout type ou un minimum précis d’atout.

Ce type d’enchère n’est pas négatif, il indique une certaine force le partenaire et propose une couleur de défense.

Soutien :
Il sera non précis, basé sur une force de soutien globale.

Le soutien doit tenir compte de la relative faiblesse du partenaire :
+ 10 on a un petit soutien avec au moins un atout.
Il faut éviter le soutien avec zéro atout en soutien.
+ 20 on a un soutien plus conséquent avec 2 ou 3 atouts ou 14 2ème ou belote + 1 As …
On ne promet rien, pas le 14 ou le 20, pas 2 As… mais la présence d‘un atout au moins est très probable.
+ 30 ou davantage, on a un soutien plus fort sans autre précision.


Exemple 2 :

Ouest est donneur, Sud ouvre 120 P, Est défend 130 C.

La situation de jeu est la même mais à un niveau est nettement plus élevé.

La signification est du même ordre, je n’ai pas de quoi ouvrir 140 ou davantage sinon j’aurais fait une ouverture au sens large mais j’ai une force valant le niveau et un atout solide ou un carré ou …

Soutien : non précis, même principe que ci-dessus

Exemple 3 :

Ouest est donneur, Sud ouvre 80P, Est passe, Nord soutient 90P, Ouest défend 100 C.

L’enchère 100C est semi-défensive car le partenaire Est pourra encore parler.
Comme Est a déjà passé une fois on peut être amené à forcer un peu plus l’enchère de défense.

L’intervention a la même signification que dans les exemples ci-dessus.

Idem pour les soutiens.


Intervention défensive

Une intervention est dite défensive si le fait de passer laisse le contrat aux adversaires, on se force à parler.

Exemple 4 :

Ouest est donneur, Sud ouvre 80P, Est passe, Nord Passe, Ouest défend 90 C.

L’intervention 90C est défensive car le partenaire n’a plus la possibilité de parler.

Si Ouest venait à passer le contrat serait pour Sud car cela ferait trois « Passe » consécutifs.
Pour passer dans ce cas, il faut vraiment ne rien avoir en main.

Cette intervention signifie :
• je n’ai pas le jeu pour ouvrir 100 ou davantage
• j’ai au mieux le jeu pour l’ouverture du niveau (90 dans ce cas) ou du niveau d’avant (80 dans ce cas)
• mais un jeu encore plus faible est possible du fait de la nécessité défendre le contrat (si je passe les autres font 80 sans problème).
• J’ai une couleur correcte pour limiter le risque de contre.


Soutien :
Il sera non précis, basé sur une force de soutien globale.

Le soutien doit tenir compte de la réelle faiblesse du partenaire :
+ 10 on a un soutien avec le 14 2ème ou le 20.
+ 20 on a un soutien plus conséquent avec 20 2ème ou 14 3ème ou belote 3ème + 1 As ou belote + 2 As …
On ne promet rien, pas le 14 ou le 20, pas 2 As… mais la présence d‘un atout au moins est très probable.
+ 30 ou davantage, on a un soutien très fort sans autre précision (une annonce avec des atouts …).


Remarques sur cette intervention défensive

1- Si Ouest n’intervient pas et que Sud réalise le contrat 80P en faisant 90 points, Sud marque 90 + 80 = 170 points et Ouest 70 donc Ouest marque 100 points de moins que Sud.
2- Si Ouest demande 90 C, que Sud passe et qu’Ouest réalise 90 points. Ouest 180 points et Sud 70 soit 110 points de plus que Sud soit un différentiel positif de 210 points avec le cas 1.
3- Si Ouest demande 90 C, que Sud remonte à 100P et chute, Ouest marque 160 + 100 = 260 et Sud 0 soit 260 points de plus ce qui donne un différentiel positif de 360 points avec le cas 1)
4- Si Ouest demande 90 C et que Sud passe, si Ouest chute. Ouest marque 250 points de moins que Sud soit un différentiel négatif de 150 points avec le cas 1.
En résumé l’intervention d’Ouest risque de faire perdre 150 points de plus avec la possibilité de gagner 210 ou 360 points. C’est une opération rentable si le contrat n’est pas contré et chuté.

Le but de l’intervention est de faire de points en attaque (trouver son partenaire et réaliser un contrat inespéré) ou en défense (pousser l’adversaire à la faute), en limitant les risques ce contre (ou de le gagner le cas échéant).
L’important est que l’équipe donne la priorité à la qualité de l’atout et que le partenaire soutienne en tenant compte de la faiblesse de l’intervention. Dans ce cas, il ne faudrait pas soutenir comme si le partenaire avait ouvert 80.

Conclusions sur les enchères de défenses

Ces défenses peuvent être rentables mais il faut bien identifier les situations de défense, accorder une priorité à l’atout pour limiter le risque de contre et prendre une marge de sécurité au soutien pour réduire le risque de chute.



dimanche 14 juillet 2013

11- Soutiens si un adversaire parle


SOUTIENS AUX OUVERTURES EN CAS D’INTERVENTION ADVERSE

Pour expliquer les soutiens aux ouvertures nous avons supposé que l’adversaire qui suit l’ouvreur, passe toujours mais dans la réalité cet adversaire va souvent parler (intervenir dans les enchères) pour gêner le dialogue entre l’ouvreur et son partenaire.

Cette gêne sera plus ou moins importante selon l’importance de la surenchère adverse (+ 10 est moins gênant que + 30 …) et l’excédent de force de soutien du partenaire.

Rappel de ce qu’est l’excédent de force de soutien

Le partenaire évalue la force globale de son soutien dans la couleur de l’ouvreur en considérant, le type d’atout, le nombre d’atout, la présence d’As, de 10 à coté des As, des 10 2ème de la belote … ce qui lui donne une idée de la hauteur maximum de l’enchère qui pourrait faire. C’est l’aspect quantitatif du soutien.

Cependant la nécessité de respecter un minimum précis pour soutenir, empêche parfois de monter les enchères au maximum de la force globale de soutien. C’est l’aspect qualitatif du soutien.


Exemple d’une une ouverture 80 P :

a) le partenaire possède V sec à pique + A, 10 à cœur + A, R, D à carreau + A, 7 à trèfle.

Il estime qu’il pourrait ajouter 50 points grâce au valet sec au 3 As dont un 21 avec une tierce majeure comme sécurité en plus.
D’après les conventions, il doit se limiter à + 20 car le 20 est sec ce qui génère un excédent de force de soutien de 30 points :
• si l’adversaire passe, le partenaire dira 100P (+ 20) et l’excédent est de 30
• si l’adversaire dit 90T, le partenaire dira 110P (+ 20) et l’excédent sera de 20
• si l’adversaire dit 100T, le partenaire dira 120P (+ 20) et l’excédent sera de 10
• si l’adversaire dit 110T, le partenaire dira 130P (+ 20) et l’excédent sera de 0
L’excédent de soutien permet de maintenir la même réponse.


b) le partenaire possède V, 7 à pique + A, D à cœur + A, R, 7 à carreau + A, 7 à trèfle.

Il estime qu’il pourrait ajouter 60 points grâce au valet deuxième, et 3 As.
D’après les conventions, il peut monter à + 50 qui promet 14 ou 20 2ème + 3 As ce qui génère un excédent de force de soutien de 10 points :
• si l’adversaire passe, le partenaire dira 130P (+ 50) et l’excédent est de 10
• si l’adversaire dit 90T, le partenaire dira 140P (+ 50) et l’excédent sera de 0
L’excédent de soutien permet de maintenir la même réponse en cas d’intervention + 10.

• si l’adversaire dit 100T, le partenaire se limiter à 140P (+ 40) et l’excédent sera de 0
Le partenaire ne peut pas monter au-delà de ce que permet sa force de soutien (limite à 140).
Dans ce cas le partenaire promet 14 ou 20 2ème + 2 As. L’ouvreur n’est plus sûr des 3 As en face.

• si l’adversaire dit 110T, le partenaire devra se limiter à ira 140P (+ 30)
Le partenaire ne promet plus que 14 ou 20 2ème + 1 As.
L’ouvreur va se douter qu’il y a une force à côté mais ne saura pas si c’est la belote ou 2 As.

• si l’adversaire dit 120T, le partenaire devra se limiter à ira 140P (+ 20)
Le partenaire ne promet plus que 14 ou 20 2ème + 0 As.
L’ouvreur va se douter qu’il y a une force à côté mais ne saura pas de quoi il s’agit.

• si l’adversaire dit 130T, le partenaire devra se limiter à ira 140P (+ 10)
Le partenaire ne promet plus rien de précis.
L’ouvreur va se douter qu’il y a une force à côté mais ne saura pas de quoi il s’agit (belote 4ème sans le 14 ni le 20 mais avec 2 As ??).

A la coinche, les annonces peuvent permettre de continuer très loin le soutien normal.
Si l’excédent devient insuffisant, on réduit le niveau de soutien.


Conclusion après les soutiens

Les séquences ouvertures / soutien constituent la base du jeu d’attaque.
Les conventions d’enchères choisies ont pour objectif de déterminer dès le 1er tour si l’équipe a la maîtrise de l’atout.

L’ouvreur n’a pas obligation de suivre les conventions, il peut choisir son ouverture en fonction des soutiens qu’il souhaite obtenir en fonction de son jeu, de la marque …
Le partenaire doit scrupuleusement respecter les conventions de soutien compte tenu de l’ouverture réellement faite.

Plus le niveau du soutien est élevé et plus les informations données seront précises.

Si la force globale (en points) du soutien est trop faible pour monter au maximum du soutien précis, on se limite aux niveaux inférieurs.
On promet moins pour ne pas risquer la chute du contrat.
Par exemple sur une ouverture 80, avec 14 sec le soutien + 20 est permis mais s’il n’y a rien à côté dire + 10 ou même passer.

Si la force globale (en points) permet de soutenir plus haut que ce que permet le soutien précis, on se limite au soutien convenu.
On ne promet jamais plus pour ne pas tromper l’ouvreur.
Dans ce cas, il va en résulter un excédent de soutien non utilisé.

Si l’adversaire intervient, l’excédent de soutien va permettre de continuer à soutenir, soit au même niveau de soutien, soit à un niveau inférieur et quand l’excédent sera épuisé il faudra passer.

Si l’adversaire n’intervient pas, l’excédent de soutien n’est pas utilisé au 1er tour d’enchères et si tout le monde passe après le soutien, l’excédent reste inutilisé.
Le contrat final sera plus faible que ce que la force de soutien aurait permis mais cette perte de points sera largement compensée sur la durée par les gains résultant du respect de conventions précises.

Il sera cependant souvent possible d’utiliser l’excédent de soutien au 2ème tour d’enchère (cette question a été examinée au chapitre 7 sur le 2ème tour d'enchères).